Un kir? Un verre de jus de pomme ou d’orange? Des flûtes feuilletées en tout genre ou des olives? Les apéros théologiques commencent, comme leur nom l’indique, par un moment convivial autour d’une boisson et de quelques amuse-bouches. Ces rencontres informelles mensuelles se poursuivent assis en cercle avec un pasteur – Emmanuel Fuchs en ce 8 février – maître de la parole et du temps.

Les sujets abordés sont choisis à la fin de la rencontre précédente. Ils sont systématiquement en lien avec l’actualité, collant par exemple régulièrement avec la vie politique les semaines précédant les votations. Le pass sanitaire, l’avortement, l’assistance au suicide, la montée de l’intolérance, le droit de résistance, l’égalité hommes-femmes et le transhumanisme font, notamment, partie des questions de société qui ont été débattues ces derniers mois.

En ce mercredi 8 février, le mensonge est au cœur de la discussion qui rassemble une vingtaine de personnes. Est-ce un problème de mentir ou est-ce que cela peut être légitime? Ne pas tout dire est-ce mentir ou est-ce essentiel pour vivre en paix? Se mentir à soi-même compte-t-il? Et mentir dans un but altruiste, pour ne blesser personne? Des expériences de vie sont relatées par les participantes et les participants, des souvenirs sont partagés dans une ambiance conviviale propice à la confidence…

Ce soir, les échanges sont d’autant plus sereins que les avis divergent finalement peu entre celles et ceux pour qui «ce serait invivable de ne pouvoir dire que la vérité», les autres pour qui «mentir par omission est parfois nécessaire» ou encore celles et ceux qui rappellent qu’«il faut faire attention à ce que l’on dit aux enfants». «Dans la Bible, chacun a un libre arbitre. On a donc le droit de dire la vérité et le droit de mentir», soutient l’une des participantes. 

Comme le rappelle un autre habitué, l’apôtre Pierre lui-même a menti! Les quatre Evangiles rapportent, en effet, qu’après l’arrestation de Jésus Pierre a nié le connaître par trois fois, par peur de risquer lui aussi la mort. De quoi se questionner: mentir par peur peut-il être admissible? D’autres scènes de mensonge ponctuent la Bible, les raisons en sont diverses: pour usurper un bien (Jacob), pour échapper au danger (Abraham), pour masquer un crime (les frères de Joseph) ou encore pour induire quelqu’un en erreur (le serpent ou encore Satan).

La spécificité de ces apéros théologiques réside dans le fait que les sujets abordés le sont au prisme de la spiritualité. «La Bible et la foi peuvent nous aider à éclairer ces questions souvent complexes d’une manière qui nous permet d’élargir et d’enrichir notre perspective. Cette approche spirituelle, théologique et biblique apporte de la profondeur à ces sujets nourrissants, contribuant à des échanges intéressants entre des personnes de toutes les générations et de cultures différentes. Parfois, les avis sont très divergents», précise Emmanuel Fuchs.