La quarantaine de bénévoles des paroisses de l’Eglise réformée évangélique du canton de Neuchâtel qui effectuent des visites à domicile ou dans les homes suivent tous et toutes une formation de base. «Dans le cadre de la formation continue, nous proposons trois ou quatre journées par an sur des thématiques spécifiques, soit pour répondre à leurs demandes, soit si je vois qu’il y a un besoin», précise Daniel Galataud, aumônier dans les EMS et responsable de la formation à l’EREN. 

«Impressionné» par Marshall Rosenberg, dont il avait suivi une formation, Daniel Galataud avait gardé dans un coin de sa tête l’idée qu’une initiation à la communication non violente pourrait «apporter quelque chose» aux visiteurs et visiteuses. Ce n’est donc pas pour répondre à des problèmes signalés sur le terrain qu’il a organisé cette journée composée de parties théoriques et d’exercices pratiques en petits groupes. «Avoir été sensibilisé à la communication non violente, notamment à l’observation et au fait de parler en ‹je›, peut aider à mieux se faire comprendre, et cela lors de n’importe quel conflit», explique Daniel Galataud.

TÉMOIGNAGE Depuis novembre 2023, Anne-Marie Péter est visiteuse bénévole un mardi après-midi sur deux au home La Fontanette: «J’ai très peu hésité avant d’accepter. Infirmière de métier, j’ai d’abord eu besoin de me distancer un peu du monde hospitalier à ma retraite. La proposition de Daniel Galataud est arrivée au bon moment. Pour moi, c’était très important de savoir que je rencontrais les personnes au nom de l’EREN et avec la conviction de l’amour du Christ, mais sans amener un message. 

C’est un nouvel apprentissage, une manière d’être différente avec les personnes, avec une tout autre approche que lorsque j’étais soignante. Etre visiteuse est un peu une école d’humilité. Il s’agit surtout d’être à l’écoute des personnes âgées, qui ont souvent envie de parler de leur vie et de leurs expériences. C’est intéressant et enrichissant pour moi aussi! 

Même si je n’ai jamais été confrontée à la violence lors de mes visites, j’ai apprécié cette initiation à la communication non violente, avec ses aspects théoriques et les exercices pratiques. Un petit schéma sur la manière de communiquer avec son vis-à-vis – l’observation, les sentiments que cela peut procurer, mes besoins et ceux de l’autre – m’a particulièrement parlé. Je me suis aussi mieux rendu compte de l’importance du non-verbal. Je pense que cette formation est un plus pour toutes les relations humaines.»