Il y a deux ans, à cette même période, la pandémie s’invitait dans notre quotidien et toutes nos activités étaient annulées pendant près de deux mois. La chapelle de la nature gardait, quant à elle, ses portes grandes ouvertes et l’arrivée du printemps nous offrait un spectacle resplendissant. Grand amoureux de la nature, j’ai profité de ce temps pour cheminer auprès des rives du Léman ou parmi les forêts du massif jurassien. Ces moments d’immersion au cœur de la création m’ont fait un bien fou et m’ont permis de tenir bon. J’ai pris conscience de la chance que nous avons d’être entourés de nature. On y trouve auprès d’elle des lieux parfaits pour méditer et nourrir sa vie spirituelle. Comme l’écrit le patriarche Bartholomée: «Nous pouvons discerner la présence de Dieu simplement en contemplant ou en écoutant la création. La nature est de la sorte un livre grand ouvert à tous et dans lequel tous peuvent lire et apprendre.»

En parcourant les Evangiles, nous découvrons que Jésus vivait, prêchait, guérissait et cheminait sans cesse à ciel ouvert. Que ce soit sur une colline, dans les champs, au bord d’un lac ou dans les vignobles, il respirait la nature et ses paraboles en portaient le souffle. Ainsi, à son école, j’ai découvert trois éléments essentiels. 

Au rendez-vous de la nature, nous aspirons à l’émerveillement, qui réjouit l’esprit. Jésus le dit si bien, tout en nous invitant à la confiance: «Regardez les oiseaux. Regardez les fleurs des champs.» En contemplant la nature, il nous est donné de voir et de constater, comme Dieu lorsqu’il a façonné la terre, que tout est bon, que tout est beau.

Au rendez-vous de la nature, il nous est donné de vivre le ressourcement, qui apaise le cœur. Tôt le matin, Jésus aimait se retirer à l’écart pour aller prier. Dans la création, nombreux sont les espaces propices pour se recueillir et goûter à la présence de Dieu, qui sait se révéler à nous dans un murmure de silence ou une étincelle de clarté.

Au rendez-vous de la nature, il nous est offert la possibilité du cheminement, qui vivifie l’être entier. Jésus est présenté par le poète Christian Bobin comme «L’homme qui marche». Non seulement il marche sans arrêt, mais il est également celui qui met l’être humain en marche. A sa suite, sur les innombrables sentiers existants, il nous est donné de découvrir que chaque marche peut devenir une aventure spirituelle.

Il y a deux ans, ces prises de conscience ont esquissé les premières lignes d’un projet ministériel qui aujourd’hui voit concrètement le jour. Ainsi, à travers différentes activités et propositions de sorties, je souhaite vous inviter à me rejoindre au rendez-vous de la nature, pour qu’ensemble nous puissions vivre notre spiritualité à ciel ouvert.

En partenariat avec la plateforme de Transition écologique et sociale de notre église, ce projet a aussi vocation de sensibiliser nos regards à la flore et à la faune, à nous inviter à en prendre soin et à prendre conscience du fragile équilibre de la nature. Que ce soit seul, en famille ou en couple, je me réjouis de faire un bout de chemin avec vous et avec Lui.