Soutien au deuil en période de pandémie
Vivre un deuil est déjà en soi une expérience éprouvante et perturbante. Elle devient encore plus difficile avec le coronavirus et les nombreuses restrictions qui en découlent. «De nombreuses personnes n’ont pas pu vraiment dire au revoir à leur défunt. Souvent, il leur était impossible de leur rendre visite lors de leurs derniers instants à l’hôpital ou dans des homes. De plus, les restrictions liées au rassemblement de personnes lors des services funèbres n’ont pas contribué à favoriser le processus de deuil», souligne la pasteure Véronique Tschanz Anderegg, responsable du groupe de soutien au deuil de la paroisse du Val-de-Travers. «On pourrait dire que la pandémie a brutalisé le deuil et ses rituels. Beaucoup ont été dépossédés de rituels normaux et bienfaisants», ajoute la psychothérapeute Anne-Laure Guenat-Badie qui accompagne le groupe en tant qu’intervenante.
Nouveaux rituels
Le groupe qui a commencé ses rencontres en août dernier chemine depuis plusieurs rencontres pour tenter de compenser ce qu’il n’a pas, ou pas assez, pu vivre. «Il est difficile de ‹rattraper› ces moments perdus. Mais nous pouvons créer et vivre d’autres cérémonials qui nous aideront à traverser la perte, la tristesse, la colère et le sentiment de culpabilité», note Véronique Tschanz Anderegg. La pasteure précise qu’il n’existe toutefois pas de solution toute faite. «Il est très difficile de définir ce qu’il serait bénéfique de faire. Les besoins ne sont pas les mêmes selon les personnes et les situations», ajoute Anne-Laure Guenat-Badie. Les deux s’accordent sur le fait que la question devra être encore approfondie en fonction des besoins des membres du groupe qui participent également activement à la réflexion.
Accompagnement suivi
Le parcours comprend neuf rencontres destinées à aborder les souffrances et les questions liées au deuil, selon la méthode de Jean Monbourquette. Ce prêtre et docteur en psychologie d’origine canadienne a été l’un des pionniers dans l’accompagnement du deuil et dans l’animation de groupes de parole. Il est également l’auteur de nombreux ouvrages sur les rapports entre psychologie et spiritualité, sur la dynamique de deuil, l’accompagnement des mourants, le pardon ou encore l’estime de soi. Il est important pour les participants de suivre l’ensemble des rencontres qui forment un tout. Ce parcours est destiné à toute personne ayant vécu un deuil récent ou passé, indépendamment de ses croyances ou de son appartenance religieuse. Il se veut être un cheminement commun pour trouver les ressources nécessaires afin de traverser l’épreuve de la perte d’un être cher et de retrouver un sens à la vie.
Un culte du souvenir ouvert à l’ensemble de la population du Val-de-Travers sera également proposé fin novembre. Un temps à vivre pour ne pas oublier et pour rendre hommage aux personnes disparues. Une manière d’espérer ensemble pour essayer d’avancer.
Culte du souvenir
Sa 20 novembre, 17h, temple de Couvet, avec certificat Covid.
Plus d’infos sur le parcours de soutien au deuil: www.eren.ch/vdt. La session actuelle est déjà complète, mais un nouveau groupe devrait démarrer au printemps prochain.