Editorial: Notre rapport au travail
Non, elles n’étaient pas pauvres, elles vivaient correctement, voire bien, depuis des années, mais ne disposaient d’aucune sécurité… Pas de quoi faire face à un imprévu quand on travaille sur appel ou en répondant aux invitations d’une plateforme internet. Rien sur quoi s’appuyer lorsque l’on enchaîne les contrats à durée déterminée.
Le nombre de personnes vivant dans une telle situation dite «précaire» a augmenté. Cet automne, des annonces d’organisations caritatives devraient encore le rappeler. La Suisse n’est probablement pas le plus mauvais élève en la matière, il n’empêche: dans notre modèle économique de plus en plus concurrentiel, la valeur humaine semble en recul.
Et du côté des travailleurs et des travailleuses, un nombre croissant de personnes peinent à trouver un sens dans leur activité, ou se trouvent même franchement en désaccord avec les valeurs de leur entreprise. C’est, en tout cas, la perception d’un aumônier intervenant dans le domaine.
La première question que l’on pose souvent à quelqu’un est: «Que fais-tu dans la vie?» C’est dire l’importance que l’on accorde au job dans l’identité d’une personne! Une crise de confiance dans le domaine est donc loin d’être anodine!