Sacré pasteur!

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Sacré pasteur!
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Sacré pasteur!

Rôle
Leader charismatique, personnage sacré, voire sage, clerc ou gestionnaire de communauté: qui est le pasteur ou la pasteure? Une chose est sûre, ce n’est pas un prêtre!

Dans le protestantisme, le pasteur n’exerce pas le rôle d’intermédiaire entre les sphères divine et humaine, mais il assure un service d’animation et d’édification pour la communauté. Et pour partager au plus près la réalité de vie de ses fidèles, il lui est également recommandé de se marier.

Car la Réforme du XVIe siècle fait tomber la distinction hiérarchique entre clergé et laïcat, traditionnelle dans la théologie catholique. Puisque toute personne baptisée participe au «sacerdoce universel», le ministre du culte protestant ne se distingue pas des autres fidèles par son rang supérieur, mais uniquement par sa fonction: celle de proclamer la Parole et d’administrer les sacrements.

Berger de ses brebis

Fini donc le cléricalisme, dans le monde protestant? Ce serait aller vite en besogne: durant de longs siècles, les «ministres du saint Evangile» sont des notables dans la société, mis à part des gens au milieu desquels ils vivent. Une place que le théologien lausannois Alexandre Vinet justifie au XIXe siècle par le nom même que portent ces ministres: le pasteur (étymologiquement, le berger) doit faire «paître» son troupeau, il doit le «conduire», en exerçant un «gouvernement pastoral».

Mais la fonction évolue avec la réalité où elle s’exerce: dès le XXe siècle, elle s’ouvre progressivement aux femmes et, avec la déchristianisation, perd généralement le statut social et la reconnaissance publique dont elle disposait naguère. Le ou la pasteur•e devient de plus en plus semblable aux hommes et aux femmes de son temps. Au risque de l’invisibilité… mais en permettant un retour aux sources de la compréhension protestante du ministère.