Le sapin de Noël a des racines protestantes
Mais, comme souvent, la religion fait son lit des traditions païennes. Et c’est en Alsace que l’appropriation chrétienne du sapin «de Noël» a lieu. La première mention écrite de cette coutume date de 1519, à Sélestat. Durant la décennie suivante, la Réforme s’installe dans cette région.
Or, au XVIe siècle, les protestants sont réticents à l’idée de représenter la naissance de Jésus par une crèche, comme les catholiques. Ils choisissent donc de célébrer Noël avec des arbres. Ces derniers sont une image de la vie et de la renaissance répandue dans le christianisme: on peut penser à l’arbre de vie du jardin d’Eden; mais c’est aussi une métaphore pour désigner la croix du Christ. On opte bien sûr pour des sapins, puisque ce sont les seuls arbres à rester verts durant l’hiver.
Les pommes du paradis
On les décore avec des pommes rouges, des sucreries ou des images. Rappel, là encore, du fruit défendu du paradis, que le Christ est venu racheter.
La coutume du sapin de Noël se répand ensuite dans les autres pays protestants, l’Allemagne et la Scandinavie. Son arrivée sur le sol britannique date de la reine Victoria; son mari, le prince Albert, ayant apporté la tradition de sa Saxe natale dans les années 1840. En France, ce sont les Alsaciens, émigrant après la guerre de 1870, qui en ont véritablement diffusé l’usage sur l’ensemble du territoire.
Mais certains pays catholiques, comme l’Italie et l’Espagne, restent longtemps réticents à cette tradition. Et en Grèce, pays orthodoxe, le sapin n’existe pas: on y cultive une rose de Noël.