La vigilance du coq

La vigilance du coq / ©Pierre Bohrer
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La vigilance du coq
©Pierre Bohrer

La vigilance du coq

Cocorico
Les églises protestantes sont bien souvent surmontées d’un coq. A la différence des clochers catholiques, où domine la croix. Faut-il y voir un marqueur identitaire?

Le coq fait bien sûr référence à l’apôtre Pierre, qui a trahi Jésus «avant que le coq chante» (voir Matthieu 26, 75). Et selon Jérôme Cottin, le gallinacé sur les lieux de culte réformés comporte bien une «connotation anticatholique». Le professeur de théologie strasbourgeois y voit même l’écho voilé d’une polémique: «Les catholiques font du pape le ‹successeur de Pierre›: ils ont donc pour chef celui qui a trahi; et le coq sur les temples protestants le leur rappelle!»

Mais c’est aussi la réticence réformée à représenter la croix qui explique son absence des églises protestantes. Car «chez les catholiques, la croix est un objet de vénération. Or cette dernière, pour les tenants de la religion réformée, est réservée au Très-Haut. On ne peut donc en reproduire l’image», commente le théologien.

Un jour nouveau

Mais le coq se double aussi d’une symbolique spirituelle. C’est pourquoi on a, en réalité, déjà commencé à en poser sur les églises à partir du IXe siècle. Il rappelle la fragilité humaine, en renvoyant à l’apôtre qui a renié. C’est dès lors une leçon d’humilité. Mais aussi une invitation à la vigilance, incitant à éviter l’infidélité du compagnon de Jésus.

Ce volatile guette également la venue du jour: réglé comme une horloge, le coq chante dès avant le lever du soleil. C’est le moment où les ténèbres se dissipent et la lumière s’impose: un passage qui fait référence à la victoire de la vie sur la mort.

Le coq devient donc l’annonciateur du jour nouveau. Celui du retour du Christ, qui mettra fin à toute nuit. Notamment celle de l’affrontement confessionnel, par signes ornementaux interposés.