Cadrage des cérémonies laïques dans les temples

Cadrage des cérémonies laïques dans les temples / © iStock
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Cadrage des cérémonies laïques dans les temples
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Cadrage des cérémonies laïques dans les temples

Eglise
L’EREN planche sur un projet de charte pour gérer les demandes de célébrant·es laïques qui aimeraient utiliser un temple pour leurs cérémonies. Il fait suite à la décision de l’EREN de limiter leur utilisation aux rites des Eglises reconnues, avec certaines dérogations.

Lors de la dernière séance de relevé du Synode, le 25 janvier dernier, l’assemblée a décidé, à une courte majorité, de limiter l’utilisation des temples aux seuls rites des membres de la Communauté de travail des Eglises chrétiennes dans le canton de Neuchâtel (COTEC-NE). Des possibilités de dérogation sont toutefois prévues pour les célébrant·es laïques en respectant des critères qui sont actuellement en cours d’élaboration. «Notre but n’était pas de fermer les temples aux cérémonies laïques, mais de défnir un cadre qui clarife leur utilisation avec certaines règles qui nous semblent importantes», précise Yves Bourquin, président du Conseil synodal de l’EREN. Pour lui, le fait qu’aucune directive n’existe pour le moment peut être problématique dans certaines situations, notamment lors de services funèbres. En effet, il arrive que les pompes funèbres demandent à utiliser un temple pour une cérémonie laïque sans spécifier clairement la nature de celle-ci.

Eviter la confusion

L’un des principaux critères du projet de charte concernant l’utilisation des temples par des célébrant·es laïques porte sur le principe de non-confusion. «Pour l’EREN, il est primordial que les célébrant·es laïques affichent qui ils sont de manière transparente, tout en remerciant la commune et l’Eglise pour l’utilisation du temple», ajoute Yves Bourquin. Le projet de charte veut également prohiber le port d’un habit liturgique ou qui s’en approche. Il demande encore que la prise en compte de la foi de l’assemblée soit respectée, avec un temps dédié, où celles et ceux qui désirent prier puissent le faire.

Respect mutuel

Une certaine déontologie de la part des différents protagonistes est aussi demandée: «Un principe de loyauté et de collégialité envers l’Eglise devra être appliqué. Si une personne dénigre de manière systématique l’institution tout en se vantant de faire bien mieux son travail, cela ne peut que déboucher sur une certaine animosité avec les représentants des paroisses», détaille Yves Bourquin. Il peut également arriver que des célébrant·es laïques se rapprochent beaucoup de ce que proposent les Eglises sans avoir les références et la formation adéquates. «Nous ne savons pas ce qui est prêché, par qui et sous quelle forme. Pour l’heure, n’importe qui peut se déclarer célébrant·e laïque», ajoute-t-il. Pour le président, le fait que certain·es fasses partie d’une faîtière est plus que bienvenu afin d’avoir un vis-à-vis pour instaurer un dialogue.

Personnes recommandables

Afin de faciliter le traitement des demandes d’utilisation des temples pour des cérémonies laïques, l’EREN propose de dresser une liste de personnes qui s’engagent au respect de la charte. Le projet sera soumis tout prochainement au Conseil d’Etat neuchâtelois et une rencontre avec l’Association des communes neuchâteloise (ACN) est prévue pour en parler. Pour l’instant, il ne concerne que les services funèbres et les mariages. Pour Yves Bourquin, il sera par la suite nécessaire d’élargir la discussion sur d’autres sujets touchant à l’utilisation des temples: «Actuellement, il n’est question que de l’article 5 relatif aux cérémonies laïques, alors que l’Eglise et les communes ont une responsabilité conjointe pour faire vivre les lieux qui sont parfois sous-exploités.» Il rappelle que l’EREN a affirmé son ouverture totale à l’œcuménisme et même à l’interreligieux dans les temples, ainsi qu’à la sphère civile, culturelle et politique. Elle est aussi ouverte en matière de cérémonies et cherche à développer de nouveaux rites qui répondent aux attentes de la population: «En substance, il est possible de pratiquement tout négocier, la seule condition est de garder l’essence de la cérémonie en la plaçant devant Dieu».