EREN: l’accueil des Ukrainiens nécessite une écoute
«Les personnes accueillantes se sont lancées avec beaucoup d’empathie et d’enthousiasme, sans peut-être réaliser ce que c’est que de vivre avec quelqu’un qu’on ne connaît pas», indique la responsable du service social de l’Église réformée évangélique du canton de Neuchâtel (EREN). Après avoir découvert que de nombreuses familles hébergeant actuellement des Ukrainiens avaient besoin de soutien psychologique, Anne-Pascale Isler a lancé un programme d’accompagnement et d’écoute. «Ces groupes de paroles sont ouverts à toute la population, que nous accueillerons sans prosélytisme, dans une démarche non confessionnelle», assure-t-elle. Ainsi, cinq rencontres, qui se dérouleront entre le 26 septembre et le 8 novembre dans plusieurs lieux du canton, pourront réunir jusqu’à douze participants, et sont destinées à «à offrir un espace où les familles d’accueil et les proches accompagnants pourront déposer et partager questionnements, frustrations et déceptions».
Dans un communiqué, l’EREN, par son aumônerie d’asile sur le terrain, dit avoir «ressenti le besoin urgent de mettre sur pied et financer des groupes de soutien». Il y est également mentionné que «ces familles sont confrontées à de multiples questions pratiques, mais aussi à de la fatigue physique et émotionnelle. Elles font face à des situations auxquelles elle n’auraient pas pensé tels que des défis logistiques, administratifs et psychologiques».
«Le grand impact, dans cet accueil, est évidemment causé par sa durée. Les accueillants s’étaient parfois imaginé que cela ne durerait que quelque mois…», remarque Véronique Tschanz-Anderegg. Animatrice de groupes d’endeuillés et aumônière dans des hôpitaux, EMS et services de soins palliatifs, elle animera ces groupes de soutien, conjointement avec Sandra Depezay, aumônière auprès des requérants d’asile au Centre de Boudry. «On propose évidemment beaucoup de services pour les Ukrainiens, mais encore rien pour tous ces Suisses qui ont embrassé cet accueil», déclare cette dernière. En effet, le canton de Neuchâtel a recensé, au mois d’août, 1048 réfugiés venus d’Ukraine, dont 58% logent chez des privés, le nombre de familles d’accueil s’élevant ainsi à 245.
Lâcher-prise
«Nous allons accueillir, écouter, chercher ensemble des solutions si besoin», commente encore Sandra Depezay. «Ces rencontres ne sont pas un cheminement, bien que les personnes en demande soient autorisées à venir à plusieurs de ces sessions», complète Véronique Tschanz-Anderegg, qui détaille la difficulté que peut représenter cette démarche pour les personnes accueillantes: «Cela demandera un certain lâcher-prise. De prime abord, il peut sembler inavouable de confier l’agacement ou la fatigue que peut causer cet accueil, au regard de la guerre que ces Ukrainiens ont fuie.» Selon Anne-Pascale Isler, «il n’est d’ailleurs pas exclu qu’il faille aiguiller certaines personnes ou familles vers un suivi psychologique, à l’image de la rencontre prochainement mise en place par la Croix-Rouge».
En effet, le 29 septembre prochain, la Croix-Rouge neuchâteloise, en collaboration avec le Centre neuchâtelois de psychiatrie (CNP), la Maison de santé (Médecins du Monde) et d’autres partenaires, organise un webinaire en forme de table ronde pour les familles d’accueil neuchâteloises. Selon un communiqué, cette visioconférence se propose de «répondre aux questions d’ordre psychologique, socio-éducatif, émotionnel et relationnel».
Groupes de soutien EREN, inscription jusqu’à cinq jours avant chaque rencontre auprès de Sandra Depezay, au 079 270 49 72. ou par mail à sandra.depezay@eren.ch
Lundi 26 septembre.
19h-20h30 à Cortaillod
à la Maison de paroisse,
1er étage (Place du
Temple 17)
Jeudi 20 octobre
19h-20h30 à Môtiers
à la Cure (Rue Centrale 5)
Vendredi 28 octobre
19h-20h30
à La Chaux-de-Fonds,
Centre paroissial Farel à la
cafétéria 3e étage
(Temple-Allemand 25)
Mercredi 2 novembre
19h à 20h30 à St-Blaise
au Foyer (Grand-Rue 15)
Mardi 8 novembre
19h à 20h30 à Neuchâtel
dans les locaux de la Croix-
Rouge, salle Isabelle de
Charrière au rez-de-chaussée
(Avenue du Premier-Mars 2a)
Webinaire Croix-Rouge neuchâteloise, inscription jusqu’au 23 septembre auprès de fah.ukraine@ne.ch