Un week-end pour les réfugiés
30 juillet 2012: un homme du Zimbabwe meurt par suicide. Il se pend à à Rotherham (GB) après le refus définitif de sa demande de résidence. 10 novembre 2017: une femme et un homme syriens sont tués par balles par des gardes-frontières turcs, en essayant de passer la frontière entre la Syrie et la Turquie. 30 novembre 2017: un bateau chavire dans le détroit de Gibraltar, 28 personnes disparues, un enfant, quatre femmes et vingt-trois hommes, six rescapés. Ces quelques exemples récoltés, depuis 1993, par l’Organisation hollandaise United Against Refugee Deaths donnent une identité aux victimes de la migration qui périssent sur un chemin d’espérance d’un monde meilleur. «L’organisation tient une liste dynamique qui se réactualise constamment. En 2018, on dénombrait quelque 38 000 morts. Aujourd’hui, le chiffre à passé la barre des 44 000», se désole le théologien Pierre Bühler, qui se mobilise pour sensibiliser à la problématique.
Actions publiques
Afin de leur faire mémoire, des actions sont prévues dans plusieurs villes de Suisse, notamment à Neuchâtel. «Des banderoles où seront écrits les noms et le contexte de chaque migrant disparu flotteront, dès samedi soir 19 juin, au bord du lac sur la passerelle de l’Utopie. Le dimanche 20 juin, d’autres seront accrochées au Temple du Bas. Elles seront lues durant plusieurs heures», précise Jocelyne Mussard, diacre à la paroisse de Neuchâtel, qui participe à l’organisation de l’événement. Des pauses méditatives entrecouperont la journée qui se conclura par une célébration interreligieuse regroupant les paroisses catholique et réformée, la communauté israélite et l’aumônier musulman du centre d’asile de Perreux. «Faire cette manifestation au Temple du Bas est déjà tout un symbole puisque celui-ci avait été construit à l’époque pour accueillir les nombreux réfugiés huguenots au XVIIe siècle», ajoute-t-elle.
Ne pas rester impassible
Portées par le Service de la cohésion multiculturelle de la ville de Neuchâtel, SOS Méditerranée, l’association neuchâteloise Droit de rester et les paroisses catholique et réformée, cette action intitulée «Les nommer par leur nom» se veut de sensibiliser la population aux tragédies qui se vivent parfois juste à la porte de l’Europe. Un continent qui, pour Pierre Bühler, n’arrive pas à mettre en place des mesures claires pour tenter d’endiguer ce drame humanitaire dans lequel la Suisse a également sa part de responsabilité: «En faisant partie de l’espace Schengen, nous soutenons l’agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes Frontex qui protège les frontières extérieures de l’espace de libre circulation de l’Union européenne». Avec la Covid, les mesures se sont encore durcies, parfois de manière ambiguë, notamment dans les îles grecques. Le théologien appelle également chaque citoyenne et citoyen à se mobiliser pour demander que la Suisse ne reste pas de marbre: «La Suisse pourrait devenir un exemple de solidarité en matière d’accueil et ainsi donner un exemple positif au reste de l’Europe.»
Journée et dimanche des réfugiés
Sa 19 juin, soirée, passerelle de l’Utopie, Neuchâtel.
Di 20 juin, dès 10h, Temple du Bas, Neuchâtel.
Plusieurs cultes auront également lieu le dimanche 20 juin dans les différentes paroisses du canton.
Bénévoles recherchés
Des personnes qui seraient prêtes à participer à la lecture ou à l’écriture des banderoles les 19 et 20 juin sont demandées.
Merci de vous annoncer auprès de Pierre Bühler, 032 724 46 06, pierre.buehler@uzh.ch.
Des ateliers d’écriture de banderoles auront lieu quelques jeudis après-midi aux Valangines, pour y participer, s’annoncer auprès de Jocelyne Mussard, 078 891 01 99, jocelyne.mussard@eren.ch.