«J’ai commencé la musique pour pouvoir rejoindre çA Joue RM?», rigole Julien Rouveyrol. «Je participais aux Kids Games en tant que moniteur (journées d’activités pour les enfants). Ce qui m’a attiré, c’est que les musiciens semblaient prendre du plaisir tout en entraînant tout le monde dans le chant», explique celui qui est désormais guitariste. Né en 2019 de l’envie de quelques membres de l’AJRM (Association des jeunes de la Région Morges-Aubonne) de se retrouver pour faire de la musique, çA Joue RM? anime régulièrement depuis des cultes et des activités d’Eglise dans la région. «Nous vivons une expérience spirituelle à travers la louange et les paroles des chants», note Julien.

«On a de la peine avec le recueil Alléluia», avoue Simon Zürcher. «Souvent, les chants catholiques ou évangéliques sont meilleurs du point de vue de la musique.» Mais pas question de transformer l’animation musicale d’un culte en un spectacle. «Nous choisissons les chants avec les pasteures ou les pasteurs qui président les cultes», insiste Julien. Alors que Simon glisse: «Plusieurs d’entre nous sont accompagnants dans les camps de caté ou d’enfants, et forcément nous y allons avec nos instruments et nos chants. Ça nous aide pas mal, parce que les jeunes connaissent les chants que l’on présente lors d’animations de cultes.»

«Ça fait chaud au cœur de vivre un culte comme ça, se réjouit Axelle Gehring. C’est vraiment une super sensation que de faire de la musique ensemble, de servir la communauté de cette façon, d’apporter de la joie.» Mais l’expérience communautaire se vit aussi en communauté. Les répétitions permettent de forger de solides amitiés parmi la vingtaine de jeunes musiciens qui se retrouvent dans des compositions diverses en fonction des disponibilités de chacune et chacun.

En ce mercredi soir de début octobre, ils étaient donc neuf à répéter dans la chapelle des Charpentiers à Morges. Et pas seulement de la louange, car çA Joue RM? se prépare à un nouveau défi: proposer un concert lors du festival Battement Réformé. A l’approche de l’événement, les musiciens n’hésitent donc pas à passer une bonne demi-heure à régler une difficulté entre la 41^e et la 42^e mesure de Quand la musique est bonne de Jean-Jacques Goldman. «L’un de nos objectifs, c’est aussi de progresser musicalement, précise Simon. Nous avons déjà organisé plusieurs formations pour lesquelles nous avons fait venir des musiciens ou musiciennes professionnels.»