La Chaux-de-Fonds: Grand-Temple fermé jusqu’à nouvel ordre
Il a suffi d’une dizaine de minutes pour que la ville de La Chaux-de-Fonds subisse des dommages qui restent encore pour l’heure difficiles à chiffrer. «Pour l’instant, nous attendons que l’Etablissement cantonal d’assurance et de prévention (ECAP) vienne évaluer les dégâts. Nous avons réussi à mettre le bâtiment hors d’eau grâce à de nombreuses bâches, mais n’avons pas encore pu aller plus loin dans l’évaluation des travaux à effectuer», précise Armand Studer, paroissien responsable de la gestion des bâtiments et du suivi du chantier en lien avec les dégâts.
Exposée à tout vent, puisque le Grand-Temple est situé sur un monticule, sa toiture a vu ses tuiles arrachées sur une partie importante du côté ouest. Le côté est a également été endommagé. La bâtisse qui ne dispose pas de sous-couverture a été directement exposée aux intempéries qui ont suivi. Plusieurs arbres ont aussi été touchés aux alentours et ont été élagués. «Il y a de fortes chances pour que nous passions l’hiver avec des bâches. De plus, la toiture est constituée de tuiles plates qui ne se trouvent pas si facilement», ajoute Armand Studer.
Paroisse peu touchée
Dans l’ensemble, la paroisse de La Chaux-de-Fonds peut toutefois s’estimer chanceuse. Hormis le Grand-Temple, la majorité des bâtiments qu’elle utilise n’ont été que très peu touchés. «Nous avons quatre ou cinq arbres de plus de cinquante ans qui ont été déracinés du côté du Temple St-Jean. Cela prendra du temps pour que de nouveaux puissent atteindre la même taille. Au Temple Farel, la tempête n’a soulevé que quelques tuiles. Pour le reste des bâtiments, il n’y a que des dégâts minimes», précise Jacques Péter, administrateur de la paroisse de La Chaux-de-Fonds et conseiller synodal. Le temple des Eplatures, qui a vu son clocher carrément décapité, n’était plus utilisé par la paroisse depuis plus de dix ans. Bien que regrettables, ces dégâts ne touchent pas la paroisse, laquelle espère toutefois que la commune, propriétaire du bâtiment, puisse rebâtir le temple en vue d’un projet de réhabilitation en lieu culturel déjà en cours.
Après l’évaluation des dégâts, le plus important était toutefois d’offrir un espace de discussion aux paroissiens: «Nous avons proposé un moment d’échange après le culte du dimanche suivant afin de pouvoir partager sur cet événement tragique. Plusieurs paroissien·nes ont subi des détériorations, mais, dans l’ensemble, la plupart n’ont pas été touché·es directement», ajoute Jacques Péter.
Chantier en perspective
La reconstruction de la toiture du Grand-Temple devrait prendre un certain temps. «Vu l’ampleur du sinistre, il faudra peut-être se poser la question de savoir si une rénovation plus poussée ne serait pas judicieuse», s’interroge Jacques Péter. «Il nous fallait de toute façon envisager de refaire la toiture dans les années qui viennent. Celle-ci date de plus de cent ans, lorsque le temple avait été reconstruit, après l’incendie de 1918», ajoute Armand Studer. Un temple qui en a vu d’autres puisqu’il avait déjà totalement brûlé lors du grand incendie de La Chaux-de-Fonds de 1794. Certain·es y verront une forme de malédiction, d’autres au contraire pencheront pour une image de phénix qui renaît de ses cendres. Quoi qu’il en soit, les dégâts dus à la tempête seront couverts par les différentes assurances avec des franchises qui ne dépassent pas les 5000 francs, ce qui reste tout à fait supportable.