Quatre lieux de culte de l’EPG protégés
Ce printemps, quinze lieux de culte construits sur le territoire cantonal entre 1952 et 1975 ont fait l’objet d’un accord entre l’Etat et leurs propriétaires afin d’être préservés. Parmi ces lieux, quatre appartiennent à l’Eglise protestante de Genève (EPG). Il s’agit des temples du Lignon, de Châtelaine, de Malagnou et de Montbrillant.
Ces quatre temples, qui conservent aujourd’hui encore leur usage initial, ont été construits entre 1958 et 1970, dans un contexte de fort essor démographique. Cette inscription à l’inventaire signifie que le travail architectural réalisé est reconnu, mais également que les bâtiments sont désormais protégés, qu’ils doivent être maintenus et leurs éléments dignes d’intérêt préservés.
L’EPG n’a donc plus la possibilité d’y développer de projets demandant des aménagements conséquents, même s’ils ne sont plus utilisés par une paroisse locale, à l’instar du temple de Châtelaine qui est loué par d’autres communautés. Les projets de mise en valeur – comme à Champel, où le temple laissera bientôt la place à un immeuble intégrant un nouveau temple au rez-de-chaussée, avec des volumes locatifs dans les étages supérieurs – sont donc également proscrits.
«Il y a des avantages et des contraintes additionnelles. Cela réduit notre marge de manœuvre par rapport à l’adaptation des lieux, mais cela ouvre également la possibilité d’obtenir des subventions pour l’entretien et la rénovation des temples. Avoir quatre temples protégés est un engagement conséquent de l’EPG. Si tous nos temples étaient inscrits à l’inventaire, nous ne pourrions ni nous adapter aux besoins actuels ni pérenniser le financement de la mission», explique Stefan Keller, secrétaire général de l’EPG.
Les quatre temples protégés
Semi-enterré, le temple de Montbrillant se distingue par son parti pris moderne et symétrique. Le traitement sculptural du voile de couverture – en béton très mince et aux formes souples, prenant appui sur deux piles en béton placées à l’extérieur du bâtiment – et du campanile est considéré comme d’une grande originalité.
Conçu d’un seul tenant, le centre paroissial de Malagnou regroupe cinq hexagones accolés les uns aux autres. Il se distingue par la qualité de ses décors, par le travail exceptionnel de sa charpente, par sa grande cohérence architecturale et son originalité certaine. Ses vitraux sont signés de l’artiste Bodjol.
Le temple de Châtelaine est considéré comme exceptionnel pour la qualité de sa construction, sa conception architecturale et le rapport original qu’il entretient avec son environnement. Le jardin a été intégré au programme architectural comme source de méditation ainsi que comme passage entre les espaces profane et sacré.
Construit sur deux niveaux, le centre paroissial du Lignon s’intègre harmonieusement dans la Cité du Lignon. Le temple se développe dans un espace presque aveugle – seul un bandeau de fenêtres perce la paroi nord-est, tandis qu’un puits de lumière rond indique l’emplacement de la chaire – invitant au recueillement.