Mini-cultes sur internet

Du côté de la paroisse du Joran, on est rapidement passé en mode prédication sur internet. Chaque dimanche, un ministre ou un·e prédicateur ·trice laïque s’est assis devant son ordinateur pour proposer un mini-culte vidéo d’une vingtaine de minutes. «Nous avons particulièrement fait attention au son et avons proposé le contenu de la prédication par écrit», précise le pasteur Yves Bourquin. Pour lui, il était également important que la durée ne soit pas trop longue pour ce genre d’exercice. La démarche se poursuivra durant l’été et les cultes en présentiel bénéficieront d’une version internet pour celles et ceux qui ne pourraient ou ne voudraient pas se déplacer. Séduite par cette nouvelle formule, la paroisse du Joran aimerait qu’une telle offre puisse se poursuivre par la suite, mais au niveau cantonal.

Balades spirituelles individuelles 

On ne peut plus faire de visites? Qu’à cela ne tienne! La pasteure Véronique Tschanz Anderegg propose des balades entretiens sur les chemins du Val-de-Travers. «Il est possible de discuter de tout. Les craintes liées au coronavirus ont certes marqué le début de presque chaque randonnée, mais laissaient assez rapidement place à des sujets plus personnels. J’ai pu notamment découvrir des parcours de vie ou aborder des questions de deuil, que cela soit celui d’un proche ou d’une situation», note la pasteure. Egalement guide de moyenne montagne, elle souhaite pouvoir poursuivre cette activité par la suite. Elle est en train de mettre sur pied des balades méditatives en groupe ainsi que des randonnées avec culte. 

Du catéchisme par WhatsApp 

Le téléphone portable a été l’outil indispensable pour la poursuite du programme de catéchisme dans les paroisses du Joran et de La Barc. «Nous avons réussi à adapter le parcours en utilisant WhatsApp», explique la pasteure Laure Devaux Allisson. Chaque début de semaine, les jeunes recevaient une vidéo avec une question à méditer, suivie d’échanges avec un apport biblique. Une synthèse se faisait en fin de semaine. «Cela ne remplace pas totalement les échanges en groupes réels, les réponses sont souvent assez courtes, mais l’approche mérite d’être poursuivie par la suite», ajoute la pasteure. 

Méditation commune du samedi soir 

Dans la paroisse du Val-de-Ruz, on ne s’est pas lancé corps et âme dans le numérique. On a préféré privilégier une approche plus classique. Les paroissiens et les personnes qui le souhaitaient était invités à partager une méditation tous les samedis soir. «Le pasteur qui était chargé de la prédication du dimanche selon le planning post-corona élaborait un texte qui était ensuite envoyé par mailing aux personnes faisant partie du réseau de la paroisse», précise la pasteure Esther Berger. Chacun·e était ensuite invité•e à plonger dans la méditation aux tintements des cloches de tout le Val-de-Ruz à 19h. «C’est une manière de faire communauté malgré la distance», ajoute la pasteure qui pense que l’activité va perdurer encore quelque temps. 

Les jeunes aident aux courses 

Grâce à l’initiative des jeunes de l’aumônerie de jeunesse, les paroisses de La Côte et de Neuchâtel ont pu proposer un service de livraison de courses à domicile. Celui-ci était principalement destiné aux personnes à qui il était déconseillé de sortir durant le confinement. Une douzaine de jeunes se sont relayés pour assurer le suivi du projet: «Un protocole strict a été appliqué. Il n’y avait pas de contact. Les paiements se faisaient par bulletin de versement ou par l’application Twint», précise le pasteur Constantin Bacha. Au total, 82 livraisons ont été effectuées chez des personnes qui n’avaient pas forcément de lien avec les paroisses. «Actuellement, les demandes se font rares. A voir si le service perdurera», ajoute Constantin Bacha. 

Rester en lien avec les résidents des homes 

Un soin tout particulier à été apporté aux personnes les plus à risque dans la paroisse des Hautes-Joux. «Etant donné les mesures sanitaires très strictes, un bulletin hebdomadaire était envoyé aux homes qui les imprimaient pour les distribuer aux résidents», explique le pasteur Pascal Wurz. Pour lui, il était fondamental de rester en contact avec les plus âgés: «Dans le contexte que nous avons vécu, je pense que les résidents se sont sentis quelque peu prisonniers. Nous voulions leur apporter un ‹bol d’air› dans leur quotidien.» Le pasteur envisage de poursuivre la démarche, mais de manière plus espacée. 

Cultes télévisés sur Canal Alpha 

En plein confinement, les spectateurs de la chaîne de télévision locale Canal Alpha ont pu suivre le culte de Vendredi-Saint sur petit écran. Particularité de l’événement, les pasteurs ont prêché devant des bancs vides. Un exercice particulier pour Florian Schubert: «Il faut s’imaginer que les gens sont présents. Le fait d’avoir enregistré la célébration en amont amplifie également le décalage.» Le pasteur se dit toutefois satisfait du résultat et tient à souligner la performance musicale. Ce culte télévisé a pu voir le jour grâce au soutien de l’Église cantonale. Une deuxième célébration a eu lieu le dimanche 7 juin pour marquer symboliquement la fin du confinement. L’expérience pourrait être réitérée ponctuellement par la suite, mais elle engendre un certain coût. 

Présence quotidienne 

Une méditation quotidienne était proposée chaque jour sur le site internet de la paroisse de La Chaux-de-Fonds: «L’essentiel pour nous était de faire en sorte que chacun·e puisse se sentir en communauté et pas éclaté dans son coin», note la pasteure Françoise Dorier. De plus, un envoi avec textes et nouvelles était fait chaque semaine. Un travail d’envergure rendu possible par la mobilisation de tous: «Nous étions sept collègues à nous relayer pour faire en sorte de garder cette présence quotidienne», ajoute la pasteure. Selon elle, cette expérience démontre que la communauté peut se vivre différemment et n’est pas liée à un bâtiment ou à un rassemblement donné. 

Vers un nouveau site internet avec cultes en direct 

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le site internet de la paroisse de l’Entre-2-Lacs a été fortement sollicité durant ces derniers mois. Un constat qui conforte les efforts de la paroisse pour développer ce média. «Nous avions prévu une refonte de la page ce printemps, mais l’avons repoussée pour éviter des problèmes techniques», souligne le pasteur Raoul Pagnamenta. Depuis mi-juin, la paroisse propose des cultes en direct: «Ce n’est pas une superproduction, mais cela permet aux paroissien·ne·s qui ne peuvent pas se déplacer ou aux personnes à risque de pouvoir suivre la célébration», ajoute-t-il.