Geste financier de l'EREN pour soulager les paroisses
Les neuf paroisses du canton de Neuchâtel sont locataires des locaux qu’elles exploitent qui appartiennent à l’Église cantonale. Pour alléger quelque peu leurs charges, le Conseil synodal a décidé la rétrocession de trois mois de loyer, qui correspond à la période courant de mars à mai de cette année, durant laquelle les activités étaient à l’arrêt ou très fortement diminuées. «Les cultes n’ayant pas pu se faire en raison des mesures sanitaires liées à la Covid-19, il n’y a pas eu de collectes en fin de célébrations. La tenue des services funèbres dans la stricte intimité a aussi engendré une diminution des dons faits aux paroisses», précise Jacques Péter, conseiller synodal chargé des finances.
Mesure nécessaire
Ce soulagement financier non négligeable est pour le Conseil synodal une mesure des plus adéquates: «Nous n’avions pas vécu une situation pareille depuis 1943. On doit se permettre d’être en mesure d’offrir cette aide. L’Église vivant de dons et de soutiens financiers, il est normal qu’elle fasse un tel geste», complète Jacques Péter.
Bien que l’EREN soit actuellement en souffrance financière, due à la perte constante de contributeurs, cette mesure urgente a pu être proposée grâce à une réserve financière destinée à ce genre de crise. De plus, les comptes 2019 qui seront présentés lors du prochain Synode, en août, tendent vers un équilibre: «Nous avions un budget déficitaire de plus de 800 000 francs qui s’est réduit, notamment grâce à un héritage fait à l’Église d’environ un demi-million de francs», se réjouit Jacques Péter. Bien qu’il soit conscient que cela ne résout pas le problème des rentrées financières sur le long terme, il tient à souligner l’aspect positif d’une telle nouvelle.
Soutien au CSP
Le Centre social protestant bénéficiera également de cette rétrocession de loyer, mais sous forme de don. «C’est également notre devoir de soutenir ceux qui en ont le plus besoin», ajoute Jacques Péter. Il tient à souligner l’importance du travail diaconal du CSP qui répond aux détresses et aux problèmes sociaux de notre temps. Un apport de 35 000 francs bienvenu selon Pierre Borer, directeur du CSP Neuchâtel: «Nous avons aussi été touchés par les mesures sanitaires liées au coronavirus et avons subi des pertes. Nous avons dû fermer nos magasins de seconde main et n’avons pas pu faire de service de ramassage d’objets. De plus, nous comptons sur l’aide de nombreux bénévoles dont beaucoup sont âgés de plus de 65 ans, donc des personnes à risque, que nous n’avons pas voulu solliciter par principe de sécurité.»
Difficultés à venir
Pour l’instant, le CSP n’est pas encore débordé par les demandes, mais cela risque de changer: «Je pense que nous aurons une augmentation des sollicitations très prochainement. De nombreuses personnes, déjà en situation délicate, ont été touchées financièrement par la crise du coronavirus. Elles risquent d’avoir de la peine à payer leur loyer ou leur assurance maladie», ajoute Pierre Borer. L’ensemble de ses collaborateurs se prépare donc à gérer la suite avec confiance, grâce notamment à une contribution de la Chaîne du Bonheur qui a collecté des dons afin de venir en aide aux plus démunis.