C’est au Musée international de la Réforme (MIR) qu’est né Le Cabaret protestant. Son metteur en scène, Philippe Cohen, entré en discussion avec Gabriel de Montmollin, directeur du MIR, a pu plonger dans les archives du musée: «Un fonds incroyable sur lequel je me suis basé pour le contenu du spectacle.» L’ambition: «Non pas improviser, pour notre compagnie spécialisée dans ce registre, mais bien raconter l’histoire du protestantisme tout en la faisant résonner avec celle de la protestation.»

Il en ressort des tableaux qui croquent la Réforme avec justesse (la naissance de l’imprimerie, par exemple, ou les nombreux déplacements géographiques des réformateurs). Et qui reviennent sur l’histoire de nos croyances et guerres de chapelles contemporaines. Les comédiens offrent une galerie inoubliable de personnages historiques (Calvin, Viret, Farel, Zwingli…).

A noter que les femmes ont une place de choix tout au long du spectacle: Idelette de Bure, Marie Dentière, Katarina Zell ne se contentent pas de faire de la figuration. Même si, remarque Philippe Cohen, «ça n’a vraiment pas été facile de trouver des sources historiques» sur les femmes qui ont marqué la Réforme. Le résultat est donc «un mélange d’imagination et de faits historiques». Joué à Genève, à guichets fermés pendant quatre semaines avant la pandémie, ce Cabaret protestant peut enfin trouver un autre public. Et espère voyager dans d’autres cantons…