Les Eglises Evangéliques forment un réseau dynamique
Souvent présentées sous l’angle de leur dynamisme avec une mise en avant de leurs cultes festifs, on y découvre des croyants très expressifs qui n’hésitent pas à lever les bras au ciel au rythme d’une musique de type pop-rock. Leurs lieux de culte ne comportent que très rarement un clocher et sont aménagés de manière à faciliter la convivialité. Le nouveau venu doit être à l’aise. Pas de vêtements liturgiques, le commentaire biblique est en lien avec la vie de tous les jours. L’accent est mis sur la nécessité d’une relation personnelle avec Dieu. La croyance dans la dimension surnaturelle de la foi attire celles et ceux qui souhaitent non seulement entendre parler de Dieu, mais aussi «l’expérimenter». En semaine, les croyants se retrouvent régulièrement en petits groupes. C’est l’occasion de prier les uns pour les autres et de s’encourager dans les défis du quotidien.
Le monde évangélique apparaît éclaté aux yeux du profane. Comment s’y retrouver dans le foisonnement de ses différentes sensibilités? Dans les faits, il est bien plus uni qu’il n’y paraît. Si l’étiquette (Fédération romande d’Eglises évangéliques (FREE), apostoliques, baptistes, de Réveil...) avait encore son importance il y a quelques décennies, elle semble aujourd’hui secondaire. Les collaborations sont nombreuses. Plus qu’une logique institutionnelle, c’est une dynamique de réseau qui est à l’œuvre avec comme objectif essentiel un témoignage lisible et visible rendu à l’Evangile. Dans cette perspective, les églises évangéliques romandes réfléchissent à l’implantation de nouvelles communautés aptes à rencontrer les besoins d’une population en recherche de sens.
Cette adéquation à la modernité semble néanmoins nuancée par la réputation d’une morale conservatrice. Les évangéliques seraient particulièrement préoccupés par les questions qui tournent autour de la morale sexuelle. S’il n’y a pas de fumée sans feu, la réalité est plus complexe. Vous trouverez aujourd’hui bon nombre d’entre eux impliqués dans les questions qui tournent autour de l’écologie et de la justice sociale.
Les relations évangéliques-réformés sont complexes. En plusieurs lieux, les deux identités ecclésiales collaborent, mais il ne faut pas cacher des difficultés récurrentes. La problématique n’est pas tant ecclésiale que théologique. La tension entre le courant évangélique et la sensibilité libérale se retrouve dans les relations entre églises évangéliques et églises réformées, mais aussi à l’interne des églises réformées. Cette situation appelle à un dialogue sans langue de bois, mais respectueux des personnes.
Franck Jeanneret, Pasteur, président de la Communion d’Eglises protestantes évangéliques (Cépée) en France et président de Radio Réveil à Bevaix (NE).