Huitante kilomètres de pistes balisées sur les pas des huguenots
«Lors de la révocation de l’Edit de Nantes, on estime que 200'000 personnes ont quitté le Royaume de France. 60'000 sont passés par la Suisse, 20'000 s’y sont arrêtés, amenant avec eux leur métier, leurs techniques et leurs moyens», a rappelé Raymond Gruaz, responsable technique du sentier «sur les pas des huguenots». Une migration qui a participé à l’enrichissement de la Suisse, a-t-il rappelé, tirant un parallèle avec l’actualité.
L’association vaudoise des amis du sentier organisait jeudi à La Chaux, près de Cossonay, une conférence de presse pour tirer un bilan de leurs activités 2016 et présenter leurs objectifs 2017. Fuyant leur pays dans des conditions difficiles, les huguenots ont emprunté plusieurs chemins, dont un passant par le Pied du Jura. C’est sur ce premier tracé que l’association invite les marcheurs.
«Nous ne faisons pas notre propre balisage», rappelle Raymond Gruaz. «Nous utilisons les tracés du Tourisme pédestre.» Aux intersections du tracé entre Morges et Vaumarcus, à la frontière neuchâteloise, des plaques ont ainsi été ajoutées aux poteaux du tourisme pédestre. Par ailleurs, l’association s’est dotée d’un site internet, et elle a publié une plaquette rédigée par la journaliste et écrivain Marie Nora a été publiée. «Nous voulions quelque chose permettant de vulgariser l’histoire des huguenots et des vaudois du Piémont», a expliqué Claude Dizerens, président de l’association.
Côté projet, les objectifs de 2017 sont de baliser le tracé entre Céligny et Morges. Et d’organiser une assemblée à Orbe, ville qui a vu naître le réformateur Pierre Viret.
Le sentier «sur les pas des huguenots» s’inscrit dans un tracé international. Profitant de financements européens le projet est déjà très avancé en France, Allemagne et Italie. En Suisse, l’association vaudoise fait figure de pionnière espérant ouvrir la voie à différentes associations cantonales qui pourraient garantir la continuité du tracé sur tout le Pied du Jura.