«Nous faisons un travail d’observation tout en créant le contact avec les groupes de jeunes présents sur le site», explique Thomas Haenni, coordinateur des Frangins & Frangines (F&F) et animateur socio-culturel. Face à l’augmentation des problématiques en lien avec le public mineur, le Paléo a mis en place une équipe de travailleurs sociaux qui vadrouillent sur le site pour repérer les éventuels adolescents en situation délicate. «Beaucoup d’adolescents n’ont pas de billet et font «la fête» devant l’entrée du Festival et à la Pl’Asse, la scène gratuite à côté du camping».

Les principales problématiques que rencontrent les F&F sont liées à l’abus d’alcool. «Quelques mineurs consomment aussi des drogues mais ce n’est vraiment pas la majorité», ajoute l’animateur socio-culturel d’une quarantaine d’années. L’abus d’alcool lié au phénomène de bande amènent parfois la situation à devenir critique. «Nous voulons justement anticiper les débordements par la discussion et la prévention». Ainsi, vingt-huit frangins et frangines par groupe de deux ou trois et vêtus d’un t-shirt rouge vif créent le contact avec les jeunes.

Depuis 2007, quatorze étudiants de la Haute école de travail social de Genève (HETS) rejoignent, chaque année, l’équipe des F&F. «Ce partenariat est une excellente opportunité pour ces étudiants qui sont confrontés pendant une semaine à un travail intense sur le terrain», relève Thomas Haenni. Tous les collaborateurs de l’équipe bénéficient de deux jours de formation basés sur la prise de contact avec les mineurs, l’évaluation des différentes situations et la gestion non-violente des conflits. «Nous essayons de nous adapter au mieux au besoin des jeunes en réévaluant la situation d’une année à l’autre».

Parallèlement, les F&F identifient les endroits où se retrouvent le plus de mineurs. Quinze d’entre eux sont à l’intérieur du site, essentiellement au abord de la Plage, un espace réservé aux jeunes de 12 à 18 ans et douze autres collaborateurs se tiennent à l’extérieur entre l’entrée principale et le camping. «Les jeunes nous connaissent, une relation s’est installée au fil des années», constate Thomas Haenni.

Lorsque les Frangins rencontrent un adolescent qui se sent particulièrement mal, ils l’orientent vers les centres de soins. «Notre rôle n’est pas de prendre en charge mais de repérer les problèmes et de faire le relais, si la situation devient critique ou dégénère les F&F se retirent et nous contactons le service de sécurité», précise Thomas Haenni. Néanmoins, la plupart du temps, la discussion suffit pour désamorcer les situations.

Mis en place en 2005 sous le nom de Grands Frères et Sœurs, ce projet est supervisé par le département Sécurité Intervention et Prévention du festival. En contact avec les travailleurs sociaux de Hors Murs de Nyon, qui s’occupent de prévention et d’encadrement auprès de jeunes de 13 à 25 ans, l’équipe des Frangins cherchent perpétuellement de nouvelles idées pour permettre aux jeunes qui n’ont pas eu de billet de ne pas se sentir rejeter du festival.

En 2005, pour faire face à l’augmentation des adolescents qui traînaient devant l’entrée du festival, l’équipe des Frangins en collaboration avec Hors Murs a décidé d’engager 150 jeunes, dès 16 ans, pour travailler au nettoyage et au montage-démontage du camping. Un travail rémunéré par un badge pour les concerts, des bons repas et un défraiement. «Cet initiative marche vraiment bien, la plupart des jeunes reviennent l’année suivante, le fait de les intégrer au Paléo en leur donnant une fonction de collaborateur les responsabilise», s’enthousiasme Thomas Haenni.