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Agnès Thuégaz, pasteure à Monthey (VS)
HÉRITAGE «Pour moi, ce qui est important dans les credo [symbole des apôtres ou symbole de Nicée-Constantinople], c’est l’idée que l’on n’est pas une génération spontanée. On hérite de la foi de ceux qui nous ont précédés. C’est une folie absolue d’imaginer que des personnes, des hommes, surtout des femmes, trouvent un tombeau vide le matin de Pâques, croient que Jésus est vivant, puis passent le mot et qu’aujourd’hui on en hérite. Chaque génération de croyants dans le monde entier ajoute sa pierre à cet édifice qui s’appelle l’Eglise. Moi, je trouve ça bouleversant.»
Timothée Reymond, pasteur à Lausanne et Romainmôtier (VD)
LIEN «Je ne vais pas m’empêcher de dire le credo s’il y a une formulation avec laquelle j’ai des difficultés, voire des doutes. Parce que, justement, le credo nous relie. C’est un peu comme lors d’une prière commune: il y a des moments où certaines personnes ont de la peine à prier, somnolent ou pensent à autre chose, mais les autres poursuivent la prière. J’ai vraiment la conviction que ce credo nous rappelle que nous appartenons au corps du Christ. C’est une formulation structurante pour la foi qui toujours se développe et évolue.»
Naseem Asmaroo, prêtre à l’Unité pastorale Chasseron-Lac (VD)
INVITATION «Le credo et le baptême montrent l’unité et l’universalité de l’Eglise. Je préfère les traductions qui affirment ‹nous croyons› plutôt que ‹je crois›, parce que je pense que ce ‹nous› est composé de tous les ‹je› qui sont là ou qui prononcent cette affirmation partout dans le monde et dans l’Histoire. Ce ‹nous› nous unit à l’Eglise universelle. C’est un rappel des valeurs chrétiennes et une invitation à les traduire en actes dans la vie de tous les jours.»
Ginette Savoy, membre de la Fraternité de prière œcuménique de Romainmôtier (VD)
RACINE «Nous vivons une époque où tout est toujours remis en question, partout et dans tous les domaines. J’ai l’impression que c’est aussi le cas pour la foi chrétienne. Alors, pour moi, c’est un besoin de revenir régulièrement à nos sources. Je ne le fais pas seulement au travers des credo – pour moi, celui de Nicée a une saveur particulière –, mais aussi par la lecture des textes patristiques. Il y a des trésors dans la pensée des chrétiens des premiers temps. Cela redonne une sorte de fondement à ma foi.»
Patrick Baud, pasteur dans la Région Centre-ville Rive droite (GE)
CADRE «Le symbole de Nicée, c’est exprimer le contenu résumé de ce que les Ecritures nous affirment selon les compétences de notre raison. C’est ce que j’ai reçu et que je transmets, selon l’expression de Paul dans la Lettre aux Corinthiens. Et Nicée, c’est plus complexe à dire aujourd’hui, mais c’est dire qu’il y a des variations dans le christianisme qui ne sont pas correctes en ce qu’elles ne sont pas dans le respect de la tradition et des traditions de lectures que nous avons de l’Ecriture.»
Symbole de Nicée-Constantinople
Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible.
Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles; il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu. Engendré, non pas créé, de même nature que le Père, et par lui tout a été fait. Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel; par l’Esprit saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme. Crucifié pour nous sous Ponce Pilate, il souffrit sa passion et fut mis au tombeau. Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Ecritures, et il monta au ciel; il est assis à la droite du Père. Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts; et son règne n’aura pas de fin.
Je crois en l’Esprit saint, qui est Seigneur et qui donne la vie; il procède du Père et du Fils. Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire; il a parlé par les prophètes.
Je crois en l’Eglise, une, sainte, catholique et apostolique. Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés. J’attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir.
Amen.
