La famille Gourmande
Les repas de la famille Gourmande étaient un vrai régal. On les partageait tous ensemble autour de franches rigolades, tout en se racontant les aventures de ses journées.
La bonne humeur fut à son apogée autour de la table, quand maman Gourmande annonça la naissance à venir de Gédéon. Tous s’exclamaient: «Dans la famille Gourmande, j’aimerai le bébé, Gédéon!» et l’on se réjouissait de lui faire découvrir son plat préféré.
Le petit dernier ne tarda pas à faire honneur à la gourmandise de sa famille. Dès qu’il vit le jour, il se saisit du sein de sa mère et but tout son lait d’une seule gorgée, ou presque. Les mois passèrent, et il découvrit le plaisir des aliments en purée. Puis des dents lui poussèrent. Mais au lieu de manger un peu de tout, il se mit plutôt à tout manger, si bien que Dédé n’avait pas le temps de mettre la vinaigrette sur ses poireaux, et maman Gourmande la crème sur ses raviolis, qu’ils avaient déjà disparu au fond du gosier de Gédéon. Impossible d’arrêter la voracité du petit dernier.
La tranquillité joyeuse des repas de famille en fut largement bouleversée. On passait tout son temps à tenter de sauvegarder le peu qu’il restait dans son assiette plutôt qu’à partager les choses que l’on avait sur le cœur. Lorsque Gédéon se mit à manger même sa fourchette et, en guise de goûter, les rideaux, la décision fut prise de le mettre à l’écart de toute forme de repas en communauté.
Puis le plus improbable événement arriva. Alors qu’il avait 26 ans, Gédéon, malheureux, était seul dans sa chambre, et se lamentait sur son sort en grignotant un vieux reste de chaussette. Léa, la meilleure amie de sa sœur Fifi, qui était venue passer une après-midi chez sa copine, aperçut Gédéon dans l’entrebâillement de la porte. Elle tomba instantanément amoureuse de lui. Elle l’invita à dîner chez elle. Tous craignaient le pire. Allait-il manger la chandelle? Qui sait, peut-être même la nappe, et faire fuir celle qui l’aimait?
Toute la famille Gourmande, qui observait la scène du coin de l’œil, n’en crut pas ses yeux. A la lueur de la bougie, Gédéon partageait avec Léa son plat préféré: une omelette au fromage. Ils mangèrent à leur faim et rirent de bon cœur. Aucune fourchette, aucun verre, aucun rideau ne disparut ce soir-là, ni plus jamais.
L’histoire ne raconte pas comment la fin du repas s’est passée, mais la rumeur veut que quelque temps plus tard, une nouvelle famille se créât qu’on appela la famille Partage…
Et toi, tu en penses quoi?
- A ton avis, pourquoi Gédéon est-il malheureux?
- Qu’est-ce qui te réjouit quand tu passes à table avec tes parents, ou avec tes amis à la cantine?
- Pour toi, le moment du repas n’est qu’un moment destiné à se nourrir, ou c’est aussi partager un peu de ce que tu vis, ou un moment pour écouter tes parents ? Ou poser tes questions?
Le savais-tu?
- Les repas occupent une place importante dans la Bible. C’est une manière d’exprimer que Dieu désire partager avec nous. Jésus a lui aussi adopté cette tradition de repas. Il en a partagé beaucoup avec ses amis.
- La cène, qui signifie «repas du soir» en latin, est le nom donné au dernier repas que Jésus a pris avec les douze apôtres peu de temps avant sa mort et sa résurrection.
- Jésus compare le Royaume de Dieu à un grand repas de fête!