« Nous ne sommes pas ceux qui n’ont pas d’espérance »

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« Nous ne sommes pas ceux qui n’ont pas d’espérance »

Alice Duport
17 avril 2020
Avenir
Le point de vue d'Alice Duport, pasteure, sur le thème de l'espérance.

Le français connaît deux mots là où d’autres langues n’en ont qu’un: nous distinguons espoir et espérance. On pourrait se dire que l’un est du domaine profane et que l’autre a une saveur théologique. Peut-être. J’aimerais proposer la nuance suivante: l’espoir est quelque chose de réaliste dans le temps et sur l’objet duquel je n’ai pas de prise. Ainsi, l’on peut dire «J’ai bon espoir qu’il fasse beau à Pâques». Cet espoir est réaliste pour une fête de printemps, mais je n’ai pas de prise dessus. Quand un médecin dit qu’il y a espoir de guérison, c’est que l’équipe soignante a tout mis en oeuvre pour qu’un malade aille mieux. Et a contrario, quand un médecin dit qu’«il n’y a plus d’espoir», sa parole est terrible de sens. 

L’espérance, elle, est la sœur de la foi. Elle ne dépend pas de l’action humaine, mais est un don fait aux croyants. Elle ouvre l’avenir et le confie à Dieu. Elle est inscrite dans le tombeau vide et la joie du matin de Pâques. Discrète, elle nous permet de voir au-delà des apparences. Tant de messages sombres assaillent notre quotidien, qu’il s’agisse de grands drames de société tels les changements climatiques, la migration ou, plus près de nous, une Église qui veut continuer de servir l’Évangile mais manque de moyens. L’espérance est la force qui permet de ne pas baisser les bras et d’envisager avec confiance un avenir qui appartienne au Vivant.