«Voir l’œuvre de Dieu dans la vie des gens»
A la Ruche d’art, dans un quartier populaire de Vevey, chacun·e est accueilli·e les mardis après-midi, indépendamment de sa confession et de son origine. Nathalie Kraehenbuehl porte la responsabilité du lieu, avec une collègue art-thérapeute. Consacrée en 1995, la diacre s’est spécialisée dans l’accompagnement psycho-spirituel lors des treize années passées à l’aumônerie du CHUV. Elle s’est ensuite formée à l’art-thérapie, afin de pouvoir accompagner les patient·es qui ne parvenaient pas à mettre des mots sur leurs souffrances et leurs douleurs chroniques.
Nathalie Kraehenbuehl ne pensait pas travailler pour l’Eglise. Après un apprentissage d’employée de commerce, elle souhaitait devenir éducatrice spécialisée. Mais une prière l’a amenée à accomplir un virage à 360 degrés. Sur les conseils de son pasteur, elle s’est inscrite au Séminaire de culture théologique. «C’était un vrai choix. Il y a eu un moment où je me suis remise en question et que je ne m’explique pas. Aujourd’hui, je suis très heureuse dans mon métier. Et je ne sais pas si je me serais épanouie ainsi dans le monde de l’éducation spécialisée.» Ce qui émerveille surtout la diacre, c’est de pouvoir être témoin de l’œuvre de Dieu dans la vie des gens. «Je vois des personnes qui se construisent, se relèvent, qui vivent des libérations et des guérisons émotionnelles et prennent des responsabilités.»
Des célébrations en marge des paroisses
L’art-thérapie est très complémentaire de l’accompagnement psychospirituel. «Il permet d’aider une personne à restaurer son estime d’elle-même, au travers de créations, de rituels et de nouer ou renouer des liens précieux avec sa propre spiritualité ou l’Evangile.» Nathalie Kraehenbuehl donne aussi des séances d’art-thérapie au Raidillon, à Chailly-sur-Montreux, lieu d’écoute qui déménage en février à la rue de Fribourg à Vevey.
Prières et chansons françaises
Dans cette ville, Nathalie Kraehenbuehl s’occupe encore des célébrations d’Oasis nomade, une communauté de personnes isolées ou marginales des paroisses, pour laquelle elle organise une célébration mensuelle, accompagnée de chansons françaises et d’un repas en commun. Enfin, une partie de son travail implique le ministère de prière. «Il s’agit d’être au service et à l’écoute des chrétiens des différentes paroisses lorsqu’ils ou elles traversent des choses difficiles.»
Nathalie Kraehenbuehl encourage les gens à devenir diacres. Le métier offre une grande confiance et une grande liberté, mais il exige aussi de prendre conscience de ses limites et de prendre soin de son ressourcement. «Il n’est pas toujours évident d’être confronté à une certaine impuissance face à des gens englués dans leurs problématiques.»
Engagée dans une restructuration du ministère d’écoute, la diacre déplore aussi une certaine inertie et la lourdeur institutionnelle de l’Eglise, qui peine à répondre aux sollicitations du terrain, comme pour son engagement à mi-temps, qui demanderait la création d’un secrétariat par exemple. D’autant que Nathalie Kraehenbuehl est encore occupée comme art-thérapeute à La Cascade à Renens et assure des supervisions pastorales et de la formation pour des personnes engagées comme accompagnants spirituels dans les différentes Eglises de Suisse romande.
Site internet d'Ecoute et Solidarité Riviera: www.esriviera.ch