Dans Holygames, il n’y a que trois règles à suivre: proposer des jeux de société, organiser des ateliers de spiritualité et ne rendre aucune activité obligatoire pour les participants. Le concept paraît simple, et il l’est. Né dans l’esprit de Vaudois passionnés de jeux et de spiritualité chrétienne, le principe de Holygames consiste essentiellement en un séjour dans un lieu ressourçant pour jouer, avoir la possibilité de se recueillir si on le souhaite et rencontrer d’autres gens dans une atmosphère bienveillante. Une petite équipe s’est lancé le défi d’en organiser une édition le premier week-end d’octobre, près de Moutier.

«Nous connaissions le concept Holygames pour avoir participé à plusieurs de ces week-ends à Leysin, explique Romain Jacot, animateur jeunesse et organisateur. Nous souhaitions en proposer un chez nous pour réunir les familles de la région.» Ceux qui connaissent déjà la méthode ne seront donc pas perdus… Et les éventuels intéressés qui auraient jusqu’ici été découragés par la distance pourront désormais tester le principe près de chez eux.

«Nous recevrons normalement la visite de Plateau de jeu, la nouvelle boutique de jeux de société de Saint-Imier, qui viendra nous présenter quelques-unes de ses perles», se réjouit Romain Jacot.

Côté spiritualité, les journées seront rythmées par de courts moments de méditation et de réflexion. «Pas plus de vingt minutes et ils ne sont pas obligatoires, pour respecter la spiritualité de chacun et que personne ne se sente coincé, précise encore l’animateur. Il y aura aussi un ‹ludiculte› dimanche matin pour célébrer en jouant.»

Olivier Keshavjee, pasteur de l’Eglise évangélique réformée vaudoise et co-créateur de Holygames il y a six ans déjà, se réjouit que l’idée essaime ailleurs. «C’était ce que nous voulions, créer un réseau, quelque chose que d’autres puissent reprendre à leur compte. Il y a eu cette année une semaine Holygames en France et il y aura bientôt une édition en Valais.» Il constate, pour sa part, que le succès de son initiative ne s’essouffle pas, bien au contraire. «Pour le dernier week-end que nous avons organisé, toutes les places se sont arrachées en vingt-quatre heures.»

La clé de la réussite? Peut-être la simplicité et le plaisir. Olivier Keshavjee constate que le public s’est diversifié, devenant de plus en plus multigénérationnel, mêlant à parts égales des chrétiens pratiquants, des distancés et des non-croyants. L’ambiance chaleureuse reste une constante. «On est toujours surpris de notre succès, pas seulement au niveau du nombre, mais aussi de la qualité de ce qui se vit. Les gens expérimentent quelque chose de fort pendant ces moments, de l’ordre de la spiritualité, même s’ils en sont éloignés.»

Car le lien le plus évident entre jeu et spiritualité, c’est la relation, selon le pasteur. «Les deux nourrissent la communauté et sont des composantes humaines fondamentales.» L’idée de Holygames est-elle pour autant de faire de l’évangélisation? «Peut-être, mais sur le mode du self-service. On propose de la spiritualité dans notre buffet; cependant, si les gens ne viennent que pour le jeu, c’est OK.»