«Essayer des choses» face au burn-out

«Essayer des choses» face au burn-out / ©iStock
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«Essayer des choses» face au burn-out
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«Essayer des choses» face au burn-out

Positif
Depuis avril dernier, l’Eglise Martin Luther King (MLK) de Lausanne propose une soirée mensuelle pour les personnes en prise avec la question de l’épuisement professionnel.

«Ce soir, je vous propose d’essayer l’autolouange!» Benjamin Corbaz a apporté un ouvrage de la pédagogue belge Marie Milis qui prône cet exercice. Il s’agit de se décrire de manière positive en amplifiant et célébrant un trait de sa personnalité. «La seule règle, c’est de ne pas mentir, de dire la vérité», insiste le pasteur, qui ce soir de septembre a tout préparé pour un moment décontracté dans les canapés de la salle de l’Eglise Martin Luther King: boissons, apéro, jeu brise-glace, musique… C’est parti, Nastassia et Débora, seules participantes ce soir, et animatrices avec lui de ce groupe, se penchent sur leurs feuilles, je fais de même.

Prévenir

L’exercice n’est pas si simple. Même si «Dieu nous appelle et nous aime avec tout ce que l’on est», comme le rappelle Benjamin Corbaz, célébrer ses propres qualités n’est pas un exercice auquel on est confronté tous les quatre matins. Et encore moins de manière «libre et spontanée» comme il est recommandé. «Ce n’est pas si simple d’éteindre son cerveau rationnel», glisse Débora. Eteindre le cerveau rationnel, mettre sur pause la petite voix qui demande de produire toujours plus et plus vite, qui nous fait douter à chaque décision, c’est un peu l’ambition de ces soirées mensuelles. C’est en tout cas ce que sont venues y chercher Nastassia, qui entame sa vie professionnelle et préfère «prévenir» l’épuisement, et Débora, qui, en prise avec un problème de fatigue chronique, s’interroge sur son rapport au travail.

«On s’est rendu compte que le point commun à de nombreux jeunes adultes, c’est la question de l’épuisement professionnel ou du harcèlement», observe Benjamin Corbaz, lui-même passé par là, qui a depuis changé sa relation au travail «du tout au tout», même si des questionnements le tiraillent encore.

En Eglise, la problématique est prise en charge de manière individuelle par la Pastorale œcuménique du travail, ou de manière plus thématique avec l’association œcuménique Chrétiens au travail. Mais ici, discuter de l’épuisement en soi n’est pas tellement recherché. «On se dit que le stress, la pression au travail créent des difficultés pour l’estime de soi. Et c’est plutôt sur ce point que l’on veut insister: se faire du bien, cheminer ensemble sur ces sujets, de manière ludique, drôle, créative… pour nous reconnecter avec nos propres ressources», résume Benjamin Corbaz. Pas besoin d’être croyant, chrétien ou engagé pour y prendre part, insiste-t-il.

Dimension communautaire

En quoi cette offre diffère-t-elle alors d’un autre loisir? «La démarche communautaire. L’idée, c’est quand même de cheminer ensemble, de se soutenir les uns les autres – y compris par la prière pour celles et ceux qui le souhaitent –, et de construire un groupe qui peut grandir.»

Une première évaluation de cette initiative aura lieu fin décembre. L’idéal, pour le pasteur, serait d’atteindre un petit groupe régulier de huit personnes. Pour le moment, ces temps restent «une recherche-action», assure Benjamin Corbaz: «On essaie, on lance, on évalue.» La participation est elle aussi très libre, pas besoin de s’annoncer: «Il faut laisser la liberté d’aller et de venir pour que personne ne se sente obligé. Chacun peut aussi apporter une thématique de soirée, organiser une activité…» Ce qu’il fait en proposant pour conclure une méditation de relaxation guidée: quinze minutes seulement, mais une détente profonde et immédiate.

Infos

InSpiRe, pour se faire du bien et cultiver son estime de soi.

Le premier mercredi de chaque mois, de 19h30 à 21h, sans inscription, Eglise Martin Luther King, Lausanne.

Prochain rendez-vous: 2 octobre.