Selon les stratégies définies par le Conseil synodal et le Synode, notre Eglise met désormais résolument l’accent sur l’enfance. Un nouveau logo est apparu: «Enfance & familleS, toutes générations». C’est une réorientation significative du regard et du discours.

Il y a bien longtemps que l’on n’imagine plus «remplir» un enfant de connaissances. On sait que les bébés naissent avec des capacités qui vont se développer, ou au contraire disparaître si l’enfant n’en fait pas usage. Au niveau de sa spiritualité, on reconnaît différentes potentialités du jeune enfant: ouverture à la transcendance, questionnement, confiance, capacité d’émerveillement sont des prédispositions de l’enfant. Il naît avec le désir naturel de comprendre le monde. Il observe tout et nous mesurons bien l’étendue de son désir d’apprendre lors de la phase des «pourquoi?».

Ces concepts sont admis notamment depuis la signature, à New York en 1989, de la Convention de l’ONU sur les droits de l’enfant. On leur reconnaît des droits physiques, mentaux, spirituels, moraux et sociaux. Tout l’enjeu pour notre Eglise réside dans les fondements de la liberté de la foi. Pour renforcer la spiritualité, mais aussi les liens intergénérationnels, l’Eglise propose des rencontres en famille. Car nous ne sommes plus sur un modèle de transmission de la foi, mais dans un questionnement interactif. Il ne s’agit plus de sortir l’enfant de son milieu pour lui donner du «contenu», mais de stimuler la spiritualité familiale, terreau d’exploration pour l’enfant. C’est dans ce contexte familier que l’enfant trouve alors un sens à ce qu’il a entendu et découvert.

Trouver du sens à ce que l’on vit est un besoin fondamental, à tout âge. «Certaines interrogations sont taboues, voire interdites à l’école et nous offrons aux enfants un lieu où faire une place à leur spiritualité», comme le dit Amandine Mayer-Sommer. Mais l’approche actuelle est de suggérer un chemin de recherche, plutôt que d’apporter des réponses toute faites. Ce sont des approches «d’enfants théologiens».

L’enfant théologien est un concept qui a connu un essor important dans la catéchèse. Le mot «théologien» est présenté comme étant «la capacité de dire une parole sur Dieu ou sur une expérience spirituelle», Caroline Baertschi-Lopez, Les enfants, portiers du royaume. Toujours selon C. Baertschi-Lopez, la théologie pour les enfants, c’est «apporter des éléments de la Bible et de la tradition qui permettent aux enfants, de façon constructive, d’avancer dans leur réflexion. Ils approfondissent ainsi de façon ciblée leur propre questionnement».

C’est avec ces éléments fondateurs bien à l’esprit que la Région La Broye étoffera son offre à destination des familles du pôle centre, dès cette année, en créant un nouveau groupe d’Eveil à la foi. Une journée réservée aux familles, dimanche 24 septembre à Curtilles, marquera le lancement de ce nouveau groupe et de la nouvelle saison de l’enfance. Des informations figurent sur les pages paroissiales. Pasteur à Bienne, Carmelo Catalfamo déclare: «C’est souvent fort de donner l’Eveil à la foi, car c’est vraiment une démarche familiale. Il n’y a pas que les enfants qui peuvent y apprendre quelque chose. C’est d’autant plus important d’être dans une démarche ouverte: on n’est pas là pour leur inculquer une vérité, mais pour vivre quelque chose de la foi, pour cheminer ensemble.»