«Dieu est toujours là pour nous relever»
Je ne sais pas comment c’est de ne pas croire. La foi est un cadeau que j’ai reçu à ma naissance. Une petite graine que Dieu a semée dans mon cœur et que mes parents, tous les deux pasteurs réformés, ont arrosée et soignée afin qu’elle puisse grandir et mûrir au fil des années. Ma foi s’est affirmée au fil d’expériences de vie, de rencontres, de voyages.
Mon amour de la Bible me vient certainement de ma mère, qui, avec patience, tendresse et créativité, m’a fait découvrir les histoires bibliques lors des rencontres de catéchèse chaque dimanche matin, avant le culte. Elle m’a appris à prier, en me répétant qu’«aucune prière qui est sincère et qui vient du cœur ne reste sans réponse».
De mon père, je tiens certainement mon amour pour l’œcuménisme, le plaisir d’aller à la rencontre de l’autre. Ancien pasteur baptiste devenu réformé, il a toujours été très attentif à me faire découvrir la richesse qu’il pouvait y avoir dans la rencontre et dans le partage avec les personnes d’autres dénominations chrétiennes et d’autres religions.
Lorsqu’il a fallu me questionner pour savoir quelle profession choisir, les soins infirmiers se sont imposés rapidement. Je souhaitais prendre soin des autres, car, avec la prière, cela me semblait être le deuxième élément essentiel de toute vie chrétienne.
Et là, j’ai vécu certainement un tournant dans ma foi: la rencontre avec la souffrance humaine, la peur, la douleur, le désespoir, la mort, le deuil, entre tant d’autres. J’ai senti que ma foi a grandi d’un coup. Pourquoi grandi? Parce que j’ai rencontré le doute, les questions sans réponses, l’absence de sens. Cela a été et reste pour moi un apprentissage douloureux.
Je ressens encore de la tristesse, de la colère et de la frustration par rapport à toutes ces situations que je rencontre et que je trouve encore profondément injustes. Et cela m’a aussi amenée à me mettre en route, en recherche de sens spirituel. C’est pour cela que j’ai étudié la théologie. Pour chercher des réponses à mes questions. C’est alors que j’ai découvert qu’il y avait plus de questions que de réponses et que certaines réponses peuvent venir d’autres personnes qui se sont aussi mises en route, et qui sont elles aussi à la recherche de réponses.
Alors, lorsqu’il s’agit de parler de ma foi, j’avoue que je m’identifie à des personnages bibliques tels que Thomas, qui ne croit que ce qu’il voit ; de Jonas, qui fuit lorsque Dieu l’appelle; ou de Pierre, qui nie et qui a peur du danger. Des personnages profondément imparfaits, parce que profondément humains. Et que Dieu aime et accompagne malgré tout.
C’est dans ce Dieu que je crois: un Dieu fidèle, compagnon de voyage, qui prend soin de nous, malgré nos doutes, nos révoltes, nos colères, nos imperfections. Un Dieu présent dans la vulnérabilité, qui se révèle dans l’amour et le partage, qui nous laisse libres de commettre des erreurs et qui est toujours là pour relever, panser, guérir, pour que nous puissions continuer à prendre soin les un·e·s des autres
Côté pratique
Greta Nania-Montoya Ortega (46 ans) est engagée à 50% à la Communauté œcuménique des personnes en situation de handicap et de leurs familles (COPH) et à 50% au Service catéchèse, formation et animation (SCFA) pour la jeunesse (18-25 ans).