Réunir la communauté villageoise
Samedi 9 septembre sera une invitation à remonter le temps. Au cœur du village de Chardonne, des ateliers de poterie, vannerie et taille de pierre et autres artisanats ainsi que des contes seront proposés aux petits et grands. «Notre souhait est de réunir la communauté villageoise autour de l’église, en proposant des activités conviviales, simples et gratuites», explique Samuel Verdan. Une partie officielle ponctuera la fin d’après-midi et sera également l’occasion d’inaugurer l’église fraîchement rénovée. Un apéritif offert suivra, puis un bal traditionnel se tiendra en plein air pour clôturer les festivités. «Fêter cet anniversaire est une manière de prendre conscience de la profondeur historique de la communauté villageoise, pour laquelle l’église a toujours été un lieu essentiel», souligne notre interlocuteur.
Un probable interdit à l’origine de la construction
L’histoire de l’église de Chardonne remonte à 1419. A cette époque, Chardonne et Jon- gny font partie de la paroisse de Corsier, leurs habitantes et habitants se rendent ainsi à la messe dans le village de Corsier. Puis, en 1419, des notables de Chardonne offrent un terrain pour y construire une chapelle. «Nous ne connaissons pas exactement les raisons qui ont motivé ce don mais nous avons un indice: à cette période, l’église de Corsier est frappée d’interdit, raconte Samuel Verdan. Cela signifie que les célébrations ont été réduites au strict minimum. Cet interdit est donc peut-être à l’origine de ce legs.» Si le don se confirme en 1421, l’église, elle, n’est pas encore construite. «D’ailleurs, nous ne savons pas précisément quand elle l’a été, indique notre interlocuteur. Nous pensons que la date de sa construction se situe entre 1422 et 1423.»
Une fresque cachée pendant près d’un demi-millénaire
Depuis son édification, l’église a subi moult rénovations. La raison? L’humidité récurrente. «C’est d’ailleurs pour cette raison que l’église vient à nouveau d’être complètement rafraîchie», explique Samuel Verdan. 1747 marque l’une des grandes transformations avec l’agrandissement de la nef. «Seuls le chœur et la tour du clocher sont d’origine», précise-t-il. Lors de la rénovation de 2000, une surprise de taille attend les restaurateurs: une fresque montrant les quatre évangélistes dans le chœur est découverte. A l’arrivée des réformateurs bernois en 1536, la fresque a été dissimulée au nom de la sobriété des lieux de culte. «L’œuvre a donc été bel et bien cachée de 1536 à 2000, confirme Samuel Verdan. Sa découverte dans le temple de Chardonne a été plutôt inattendue. Le travail de restauration a été délicat mais récompensé, car nous percevons nettement le lion de Saint-Marc, le taureau de Saint-Luc et nous devinons l’ange de Saint-Mathieu. C’est une œuvre magnifique.»