«La nature est ma chapelle de ressourcement»
«Désencombrement». Trouver une définition à ce mot dans l’air du temps. C’est l’exercice que propose Renaud Rindlisbacher pour commencer l’atelier d’écriture qu’il anime depuis janvier avec Cynthia Luthi, une amie naturopathe. Un souffle de concentration emplit soudain la salle boisée de la paroisse de Lussy-sur-Morges lorsque les sept participant·es s’emparent de leur stylo. Cette activité constitue la dernière offre d’«Au rendez-vous de la nature», le projet innovant de Transition écologique et sociale (TES) que le ministre de 37 ans a lancé en mai 2021, avec le soutien de l’EERV. Une rencontre mensuelle en soirée, plume en main, qui alterne avec une aube poétique au bord du lac. «A mes yeux, la transition écologique passe aussi par le travail introspectif, le ‹jardinage intérieur› que permet l’écriture», explique le diacre, lui-même auteur de deux recueils de poésie: Confettis et Brindilles, parus respectivement en décembre 2018 et en avril 2020 aux Editions des Sables.
C’est durant la pandémie que lui est venue l’idée de ces activités de TES. Le ministre passait alors beaucoup de temps dans la nature. Il est d’ailleurs également féru de photographie animalière, une passion qu’il pratique durant ses loisirs. «Je me suis dit que, dans les Evangiles, Jésus enseigne souvent à l’extérieur, sur une colline, au bord d’un lac ou dans les champs. Et les paraboles aussi parlent beaucoup de nature, tandis que nous nous enfermons la plupart du temps.»
Rayonnement écologique
Aujourd’hui, Renaud Rindlisbacher est occupé à 30% par un poste régional, où il propose des activités en plein air: marches contemplatives ou rando-familles. Une manière d’allier sa passion de la nature à son ministère, en sensibilisant les participant•es à la création, à la préservation de l’environnement et aux questions écologiques, mais aussi à la spiritualité. «Lors de ces marches, j’apporte toujours des paroles à méditer, en lien avec la Bible ou d’autres textes spirituels. Nous vivons des moments de partage enrichissants.»
En paroisse, les activités profitent aussi de ce rayonnement écologique. Le diacre organise des cultes en familles en lien avec la transition écologique ou des rencontres avec un·e invité·e engagé·e dans la préservation du vivant. Mandaté par les paroisses de Saint-Prex-Lussy-Vufflens, Renaud Rindlisbacher est par ailleurs engagé à 20% dans l’éveil à la foi et le culte de l’enfance. Le trentenaire a grandi dans un milieu très engagé dans l’Eglise. «L’animation du groupe de jeunes a été pour moi un élément déclencheur.» Il commence la formation de diacre à 24 ans, après le décès de sa mère, qui était très croyante.
Du temps de qualité
Aujourd’hui, l’animation et le partage motivent toujours autant Renaud Rindlisbacher. «En fin de formation en Eglise, on est souvent placé dans des postes paroissiaux, comme cela a été mon cas à Saint-Prex. Inévitablement, on entre un peu dans le moule. On gagnerait pourtant à mettre plus en avant les charismes de chacun·e. Lorsqu’on a la flamme, on rayonne davantage.» L’ambiance lors de certaines séances est parfois pesante et un peu déprimée, faisant écho aux lourdeurs institutionnelles. «Mais j’ai la chance, avec les marches et les ateliers d’écriture, d’exercer un métier qui me permet d’offrir des espaces de temps de qualité. J’ai envie de continuer à expérimenter et de voir comment ces activités vont évoluer.»
Plateforme Transition écologique et sociale: www.eerv.ch/tes
Activités nature et spiritualité: www.aurendezvousdelanature.com