Faire face à l'ère des autoritarismes
Décision du peuple ou équilibre des pouvoirs?
[Démocratie] vient du grec demos [le peuple] et kratein [commander]. La compréhension la plus commune du concept est celle d’un «pouvoir du peuple par le peuple». Dans les faits, il n’existe pas qu’un seul modèle de ce régime politique, bien au contraire, mais presque autant de variantes que de pays et d’histoires politiques! On distingue classiquement la démocratie directe (les lois sont adoptées par les citoyennes et citoyens) de la démocratie représentative (des représentant·es sont élu·es pour prendre les décisions), le mélange des deux étant la démocratie semi-directe.
En 2021, une étude de l’institut Economist Intelligence Unit, appartenant au groupe de presse britannique The Economist, le Global Democracy Index pointait un «recul démocratique» sur la planète. Cette étude qui existe depuis 2006 et porte sur 167 pays, utilise un indice de démocratie. Celui-ci est descendu à 5,28 contre 5,37 en 2020, soit la plus forte baisse annuelle depuis 2010 – un recul dû à l’érosion des libertés individuelles à la suite de la pandémie.
Une soixantaine de critères de l’étude permettent de mesurer combien un régime politique est démocratique. Ils sont regroupés en cinq catégories: le processus électoral et le pluralisme; le fonctionnement du gouvernement; la participation politique; la culture politique mais aussi les libertés individuelles. Toutes ces composantes participent à la vitalité et à l’équilibre d’une société démocratique, telle qu’elle se construit, notamment dans le droit européen.
L’enquête distingue les démocraties complètes (Norvège en tête, ou Suisse), qui ont un indice entre 8 et 10, les démocraties imparfaites (entre 6 et 8 points, dont la France et les Etats-Unis), les régimes hybrides (entre 4 et 6 points comme la Tunisie ou Hong Kong) et les régimes autoritaires (l’Afghanistan et la Corée du Nord se disputent la fin du classement).
Camille Andres