Un leporello installé sur le temple de la Fusterie

Un leporello installé sur le temple de la Fusterie / © Jean Stern
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Un leporello installé sur le temple de la Fusterie
© Jean Stern

Un leporello installé sur le temple de la Fusterie

Sans le seuil
Un photomontage et une série de panneaux historiques seront placés devant la façade principale du temple de la Fusterie et sur les palissades du chantier durant les travaux de restauration.

Cette intervention artistique grand format (5 m x 12 m) de l’artiste genevois Jean Stern sera accrochée, mi-juin, sur une structure portante devant la façade principale du temple de la Fusterie. La disposition en accordéon du «Déplié» donnera à voir une image différente selon que le spectateur se tienne d’un côté ou de l’autre de la place. Les huit panneaux se dépliant comme un leporello dérouleront l’image à plus de 2 mètres du sol.

Pour cette intervention artistique, Jean Stern a associé trois sources visuelles pour autant d’époques. Le tableau de Konrad Witz La Pêche miraculeuse, datant de 1444, est connu pour être la première représentation dans l’histoire de l’art d’un lieu topographiquement exact et reconnaissable. Ce tableau majeur du patrimoine genevois intègre cette scène d’Evangile (à l’an 30) dans la rade de Genève, qui se substitue au lac de Tibériade. Un côté du leporello sera composé de ce tableau, l’autre d’un fragment du Lac Léman de Ferdinand Hodler, qui a représenté ce même point de vue en 1915, et de trois photographies de scènes de baptêmes dans le lac Léman datant de 2015.

Mettre l’art dans l’espace public

Ce projet «Jésus à Genève, si lointain, si proche» a été amorcé en 2015, lorsque le pasteur Jean-Michel Perret a vu la réinterprétation que Jean Stern a réalisée de La Pêche miraculeuse à l’entrée des Bains des Pâquis. Lui-même a proposé plusieurs événements «décalés» ces dernières années, notamment une cérémonie célébrant l’enterrement de Jésus au cimetière des Rois et une aube pascale durant laquelle Jésus est ressuscité, aux Bains des Pâquis.

Portée par le ministère pionnier Sans le seuil, dont Jean-Michel Perret est le pasteur, et accompagnée par l’archiviste Anouk Dunant Gonzenbach, cette nouvelle interprétation revisite le sens de La Pêche miraculeuse. «Exposer cette œuvre dans l’espace public est une forme de témoignage. Le message est d’autant plus fort que le temple de la Fusterie est un lieu emblématique de la foi protestante. Il y a différents niveaux de lecture avec ce montage qui propose bien plus qu’une relecture de La Pêche miraculeuse. Le spectateur est témoin d’autres interrogations, par exemple sur le sens du religieux dans le monde d’aujourd’hui», explique Jean-Michel Perret.

L’histoire du lieu mise en avant

Un ensemble de dix-sept panneaux sera posé dans le même temps sur les palissades latérales du chantier. Mêlant textes et images, ils présenteront l’histoire du lieu – la Fusterie avant le temple, le «Temple Neuf», l’horloge, la fontaine – mais également l’Eglise protestante de Genève, l’Espace Fusterie ainsi que le chantier et la Fondation 1907, maître d’ouvrage des travaux de restauration du temple.

Un livre retrace le projet

Anouk Dunant Gonzenbach publie, aux éditions Slatkine, le recueil Un tableau mais pas que. La Pêche miraculeuse de Konrad Witz. Cet ouvrage retrace, dans sa première partie, l’aventure historique du tableau et de son auteur du Moyen-Age à nos jours, à travers différents lieux emblématiques de Genève. La genèse du projet de leporello, et plus largement son sens aujourd’hui, est relatée dans la seconde partie.

Côté pratique

Le vernissage du photomontage aura lieu le lundi 17 juin, à 18h30, devant le temple de la Fusterie.