Bibliothèque des pasteurs: un patrimoine à redécouvrir
Lors de la fermeture de la Faculté de théologie de l’Université de Neuchâtel en 2015, plus de 100'000 ouvrages ont été déplacés à la Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel (BPU). «Nous avons accueilli plus de deux kilomètres de rayonnages dans nos locaux», souligne Thierry Châtelain, directeur de la BPU. Depuis lors, la Bibliothèque des pasteurs a été intégrée au catalogue de la BPU qui peut être consulté par les intéressés. «La règle générale est que nous pouvons prêter tous les ouvrages qui ne sont pas antérieurs à 1900. Les documents plus anciens peuvent être consultés sur place», ajoute Thierry Châtelain.
Des ouvrages inestimables
Parmi les différents volumes qui constituent le patrimoine de la Bibliothèque des pasteurs se trouvent de nombreuses perles. Plusieurs ouvrages des XVe et XVIe siècles font partie d’un fond très rare qui témoigne des débuts de l’imprimerie. «Nous avons approximativement 1'000 ouvrages de cette époque, mais certains datant du XVIIIe et du XIXe siècle ont encore plus de valeur», complète Thierry Châtelain.
Parmi les plus notables figure une édition de la bible Olivétan qui date du XVIe siècle. Cette bible en français a été éditée à Neuchâtel sur l’initiative de Guillaume Farel qui a récolté les fonds nécessaires à cette entreprise. La traduction a été effectuée par Pierre Robert Olivier dit Olivétan , qui s’est basé sur les textes grecs et hébreux. De nombreux réformateurs, dont Calvin, ont participé à son élaboration. La bible est sortie des presses de l’imprimeur neuchâtelois Pierre de Vingle le 4 juin 1535.
Intérêt pour les sciences
Toutefois, la Bibliothèque des pasteurs n’est pas constituée que d’ouvrages théologiques. «Au XVIIIe siècle, de nombreux pasteurs se sont passionnés pour la biologie. Plusieurs volumes sur l’histoire des sciences en témoignent», ajoute le directeur de la BPU. A l’époque, les ministres neuchâtelois profitaient d’un vaste réseau d’échanges d’idées à travers toute l’Europe. En ce siècle des Lumières, caractérisé par le fait de promouvoir les connaissances, les échanges de livres étaient monnaie courante. «Nous avons également beaucoup d’ouvrages de philosophie qui datent de cette époque», complète Thierry Châtelain.
Mise en valeur
Afin que cet héritage ne finisse pas au fond d’une cave à prendre la poussière, plusieurs manifestations seront organisées. «Nous avons une responsabilité énorme envers ce patrimoine. Il nous faut maintenant déployer de l’énergie afin de le rendre vivant. C’est à nous de permettre que ces livres continuent leur vie sous une autre forme», s’enthousiasme le directeur de la BPU. Une première série de conférences permettra de le faire. Une visite de la Bibliothèque des pasteurs est également au programme.
Conférences à la Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel
Ma 31 octobre, 18h30, salle de lecture,
«Lecture-présentation de la correspondance entre Ostervald et Tronchin», par Olivier Fatio et Pierre-Olivier Léchot.
Je 9 novembre, 18h30, salle Rott,
«La Bible d’Olivétan: l’histoire captivante d’une odyssée éditoriale neuchâteloise», par Michel Schlup.
Je 23 novembre, 18h30, salle Rott,
«Une passion insoupçonnée: les pasteurs naturalistes au XVIIIe siècle», par Rossella Baldi.
Je 30 novembre, 18h30, salle Rott,
«Peindre la Bible: les discours historiques de Jacques Saurin (1720-1739)», par Cecilia Hurley Griener.