Plus de 600 objets africains rejoignent le Musée cantonal d’archéologie et d’histoire à Lausanne

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Plus de 600 objets africains rejoignent le Musée cantonal d’archéologie et d’histoire à Lausanne

Laurence Villoz
21 novembre 2017
L’œuvre protestante DM-échange et mission se sépare de sa collection d’objets ramenés lors de voyages missionnaires en Afrique
Ces témoins de 150 ans d’histoire renaîtront au Musée cantonal d’archéologie et d’histoire à Lausanne.

Photo: Un oreiller double en bois

Photo: Un oreiller double en bois

Par Laurence Villoz

Un oreiller double en bois, des bâtons de chefs zoulous, de grands arcs et des lances à la pointe de fer, des instruments de musique, des osselets utilisés dans l’art de la divination et même une corne de rhinocéros. Sur les étagères, au sous-sol de DM-échange et mission, on compte plus de 600 objets. Ils viennent du Mozambique, d’Afrique du Sud, de Zambie ou encore de Zanzibar et témoignent de 150 ans d’activités missionnaires. Ramenés par les envoyés de la Mission suisse en Afrique du Sud (MSAS) dès la fin des années 1870, ces trésors s’offrent une deuxième vie. Début décembre, ils rejoindront le Musée cantonal d’archéologie et d’histoire (MCAH) à Lausanne qui espère les dévoiler au public. En attendant, seuls les chercheurs en profiteront.

Ces objets reçus, achetés ou échangés compléteront le fonds du MCAH comprenant déjà plus de 3000 pièces. «Cette collection a une valeur historique très intéressante», souligne Lionel Pernet, le directeur du Musée qui est personnellement à l’origine de cette acquisition. Le DM-échange et mission touchera 8000 francs pour l’ensemble. «Un dédommagement symbolique qui n’est rien par rapport à la valeur historique des objets», précise Lionel Pernet. Vendues séparément, les pièces auraient pu rapporter davantage à l’œuvre d’entraide. «Nous avons préféré valoriser l’ensemble. La collection dans son entier raconte une histoire», explique Nicolas Monnier, le directeur de DM-échange et mission.

«Au XIXe siècle, une forte volonté de connaître et de comprendre les sociétés étrangères a émergé. Des liens importants se sont créés entre les milieux académiques, les musées et les missionnaires autour d’un intérêt ethnographique», explique Nicolas Monnier. Sur le terrain, les missionnaires ont pu observer et analyser le fonctionnement de sociétés méconnues rédigeant des monographies illustrées dans l’esprit encyclopédique. «Parallèlement aux objectifs compris dans les termes de l’époque d’évangélisation et de civilisation, ils ont cherché à valoriser la culture des pays dans lesquels ils se trouvaient», précise Nicolas Monnier. Depuis 2013, un fonds comprenant 3888 pages d’inventaires retraçant l’histoire de la mission en Suisse se trouve également aux Archives cantonales vaudoises.