Actuellement, un réformé est affilié d'office à la paroisse de son quartier ou de son village. Il peut dans certains cas demander une dérogation. Mais les démarches sont lourdes et ne collent plus à l'époque.

La paroisse Chailly-La Cathédrale connaît ce phénomène. Cent deux personnes n'habitant pas ce quartier de Lausanne ont demandé à y être affiliés, la Cathédrale de Lausanne exerçant un attrait indéniable. Au total 358 dérogations ont été octroyées dans 36 paroisses sur les 82 que compte le canton de Vaud. Outre Lausanne (146 au total), ce sont les régions d'Yverdon et de la Riviera qui se sont le plus touchées par ces mouvements.

«L'étude sinus faite à Zurich a montré que les regroupement par affinité sont plus performants et plus nombreux que ceux par critères géographiques», a souligné la pasteure et conseillère synodale Line Dépraz. Pour se prémunir toutefois de mouvements de masse d'une paroisse à l'autre, le conseil synodal (exécutif) a prévu des garde-fous en limitant le nombre des nouveaux venus à environ 30 % des paroissiens du crû.

Le synode n'a pas voulu en entendre parler. Cinq heures de débats plus loin, un compromis a été trouvé. Plutôt que de bloquer le nombre d'arrivants dans une paroisse, le synode a préféré une autre astuce : bloquer l'ordre du jour. Une assemblée de paroisse ne pourra plus à l'avenir changer les sujets inscrits à l'ordre du jour en début de réunion comme cela se pratique habituellement.

De fait, les assemblées de paroisse sont maîtres dans la gestion de leur biens immobiliers par exemple. Les paroissiens ont le droit de vote dans ces assemblées. Or bloquer l'ordre du jour permet d'empêcher une prise de pouvoir au dernier moment par un groupe de paroissiens.

Côté finances, l'EERV annonce des comptes équilibrés pour la 3e année de suite. Contrairement au budget 2012, qui prévoyait un déficit de 613’700 francs, le résultat se solde par un déficit de 21'339 francs pour un total des recettes de 42,9 millions. Ces bons résultats sont à imputer à des travaux non réalisés et à des postes non repourvus, a précisé à ProtestInfo, le conseiller synodal Jean-Michel Sordet.

Une incertitude plane toutefois. Certains conseils de régions ont laissé entendre qu'ils ne verseraient pas leurs contributions à la caisse centrale après la décision du synode de bénir les couples de même sexe, peut-on lire dans le rapport de la commission des finances. L'apport des régions est évalué entre 3,5 et 3,8 millions de francs. Le bras de fer sur cette question se poursuit en septembre quand le synode devra choisir le rite qu'il pratiquera lors des unions de couples partenariés.

Tania Buri