Propriété conjointe de l’Eglise luthérienne allemande et de la paroisse protestante de langue allemande, cette résidence historique célébrera ses 150 ans lors d’une journée portes-ouvertes, le 12 octobre prochain. Le Home «a été fondé en 1874 afin d’offrir un foyer aux jeunes femmes, allemandes ou suisses allemandes, venant à Genève trouver du travail ou encore apprendre le français». raconte sa directrice adjointe, Anne-Catherine Lehmann.

Le site sur lequel se trouve la résidence est imprégné d’histoire: il a servi de fondation à un château romain, à un temple d’Apollon, à un lieu de culte chrétien et même à un château pour les rois de Bourgogne. L’auguste bâtiment a bénéficié de rénovations continuelles au fil du temps, dont tout récemment celle des 34 chambres qui abritent aujourd’hui des étudiantes, stagiaires ou apprenties de toutes nationalités. En tout, il peut recevoir 44 locataires.

«Nos hôtes apprécient l’ambiance de ce lieu ainsi que la liberté qu’elles y trouvent», souligne la directrice. Le foyer dispose d’une grande cuisine communautaire, d’une salle à manger, de plusieurs salons et d’une magnifique terrasse dominant le lac et les toits de Genève. Dans un bâtiment annexe, la résidence propose aussi des dortoirs aux voyageurs, notamment à de nombreux pèlerins. Malgré une situation géographique privilégiée, le prix des chambres reste très abordable, même s’il a dépassé depuis longtemps la somme de 1,75 franc demandée en 1916.

Dès 1879, et jusque dans les années 1960, l’institution était tenue par les diaconesses de Riehen (BS), qui imposaient un strict règlement de maison aux pensionnaires: lever à 6h et extinction des feux à 22h. Le dimanche matin était réservé au culte, alternativement dans une des deux Eglises, et l’après-midi était consacré à l’étude de la Bible ou à des promenades.

De nos jours, les jeunes femmes qui logent au Home n’ont majoritairement aucune relation avec la religion protestante, explique Anne-Catherine Lehmann. «Nous essayons de créer des liens avec les deux paroisses qui gèrent le foyer en organisant une petite fête à Noël, avec une cérémonie dans une des Eglises, et un repas à Pâques.» Un moyen pour les Eglises propriétaires de faire connaître les origines du lieu, afin de perpétuer cette tradition d’accueil.