Libye: des chrétiens apportent de l'aide aux civils pris dans l'étau du conflit
« Les chrétiens sont toujours dans les hôpitaux et les écoles. Ils font ce qu'ils peuvent pour contribuer à apaiser la situation des gens », a écrit le père Daniel Farrugia, prêtre catholique romain de l'église catholique romaine Saint-François de Tripoli, au correspondant d'ENInews dans un courriel.
Il est difficile d'obtenir des estimations précises des victimes, qui oscillent entre 2000 et 13 000 décès depuis le début de l'année, selon les sources, parmi lesquelles le Conseil national de transition (opposition), Human Rights Watch et le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme. Récemment, le bilan des victimes civiles s'est alourdi. Les 19 et 20 juin, le nombre de victimes civiles causées par les forces de l'OTAN étaient estimées entre 25 et 30.
Craignant des représailles dans ce pays essentiellement musulman, de nombreux chrétiens ont fui à mesure que la guerre s'intensifiait, mais près de 3000 catholiques philippins sont encore sur place, selon l'Eglise libyenne. Les chrétiens travaillent dans des hôpitaux, où ils offrent des services médicaux, sociaux et psychologiques.
Selon le père Farrugia, la messe a lieu comme d’accoutumée chaque vendredi matin, même si les forces de l'OTAN procèdent à des attaques aériennes afin de faire respecter une zone d'exclusion aérienne imposée par les Nations Unies et protéger les civils. Cette action a été approuvée par le Conseil de sécurité de l'ONU suite à la répression menée par l'armée du colonel Kadhafi contre des civils dénonçant les quarante-deux ans de pouvoir sans partage du chef de l'Etat.
« J'espère que ce témoignage permettra à tout le monde de prendre conscience qu'il faut avant tout faire preuve de solidarité envers celles et ceux qui souffrent », a déclaré l'évêque de Tripoli Giovanni Innocenzo Martinelli dans des médias début juin.
« Nous prions pour que ce pays et sa population trouve une issue pacifique. La voie de la violence n'est pas la solution. Nous croyons au dialogue et prions en ce sens », a déclaré quant à lui le père Farrugia. Interrogé sur son sentiment à propos de l'avenir de l'Eglise en Libye, il a répondu qu'elle resterait dans le pays et qu'elle rechercherait toujours le « dialogue » pour trouver le moyen d'y servir les chrétiens et la population.
Avant la guerre, on comptait plus de 80 000 chrétiens en Libye. Ceux-ci étaient originaires d'Asie, d'Afrique et d'Europe et faisaient partie des traditions catholique, anglicane, orthodoxe grecque, orthodoxe copte et pentecôtiste. (471 mots-ENI-11-F-0072-JMP)