Genève: les festivités Calvin 09 bouclent des comptes proches du noir
L'affaire n'était pourtant pas gagnée d'avance, a relevé M. Benz. La Ville et l'Etat de Genève ont longtemps hésité avant d'accorder une subvention chacune de 209 000 francs et 369 000 francs. L'Eglise protestante a de son côté investi 350 000 francs sur un total de dons et de subventions de 1,74 million de francs. Les recettes propres, provenant de la billetterie des spectacles comme d'autres ventes, ont permis de gagner 1, 17 mio.
Le poste le plus élevé est celui du spectacle « Genève en flammes », joué au Parc des Bastions en juillet 2009 et conçu par François Rochaix. Il pèse à lui seul les deux tiers des charges totales. La recette s'est élevée à 818 000 francs. Quelque 18 400 personnes sont venues assister au spectacle, alors que le public escompté se situait entre 23 000 et 25 000 spectateurs, peut-on lire dans le rapport d'activité.
Fin de la course au financement
La course aux financements, qui a débuté bien avant l'ouverture des manifestations, est donc sur le point d'aboutir. Début mai, il manquait encore 225 000 francs pour boucler les comptes. Aujourd'hui, grâce à des dons, le manque à gagner s'est réduit à 10 000 francs. Les comptes ont été présentés le 12 juin dernier devant le Consistoire (parlement) de l'Eglise protestante de Genève. Celle-ci a salué la bonne tenue des budgets et la qualité des prestations offertes au public.
L'année Calvin 09 à Genève a été riche en événements. Quatre spectacles, trois expositions, un festival de musique et un village huguenot, sur 17 projets au total, ont permis à des dizaines de milliers de spectateurs de changer l'image qu'ils avaient de Jean Calvin.
Car celle-ci était souvent caricaturale, a souligné M. Benz. Les spectacles comme la trentaine de livres publiés dans le monde francophone pour les 500 ans de la naissance de Jean Calvin ont permis d'élargir la vision qu'avait le public du Réformateur, souvent uniquement affublé d'adjectifs comme « austère » ou « dictateur ». Le public a pu comprendre comment la pensée de cet homme a été l'un des ferments d'un changement radical de la société au 16e siècle et combien celle-ci dépasse largement le seul champ de la théologie.
TB en collaboration avec Aline Bachofner
"Calvin, un itinéraire" revient
Autre signe de succès, un des spectacles joué pour l'année Calvin revient dans les rues de la ville du bout du lac cet été, à la demande de la Ville de Genève. « Calvin, un itinéraire » sera joué du 13 août au 13 septembre dans les magnifiques cours de la Vieille-Ville.
Ce spectacle a été la deuxième création genevoise consacrée au Réformateur à l'occasion de son 500e anniversaire de sa naissance. Mis en scène par Cyril Kaiser et écrit par Cathrine Fuchs, il se veut comme un dialogue entre hier et aujourd'hui. Un prétexte aussi pour emmener les spectateurs dans les lieux que Calvin a fréquentés.
L'épisode Servet n'est pas éludé
Tout commence à la Société de lecture sous le porche de cet hôtel particulier du XVIIIe siècle où Jean Calvin comprend à 25 ans que la traduction de la Bible en français va jouer un rôle crucial pour s'émanciper du pouvoir de la hiérarchie romaine. Au tableau figure encore une « illuminée » contemporaine, une Américaine presbytérienne, ravie de découvrir ses cousins réformés du Vieux Continent. Et un Genevois, râleur professionnel, qui se moque des élans mystiques de ses homologues du Nouveau Monde. L'épisode Servet n'est pas non plus éludé.
Près de 2600 personnes ont vu ce spectacle l'été dernier. En 2009, la production du spectacle a été assurée par l'association Jubilé Calvin09 – Genève. En 2010, la production est reprise par une association indépendante, l'association du Théâtre su Saule rieur.
Spectacle
Du 13 août au 13 septembre à 20h30. Départ: Cour de la Société de lecture au 11, Grand-Rue, à Genève. Informations: www.theatredusaulerieur.ch. En cas de temps incertain tél. 1600. Durée: 1h30. Maximum 150 personnes.
Article
- Lire l'article publié le 26 novembre 2009 sur le site de ProtestInfo: Genève préfère Rousseau à Calvin