Dieu au coin du bois
Y a-t-il des lieux, des moments privilégiés pour rencontrer Dieu, ou plutôt pour se laisser rencontrer par lui? On serait tenté de répondre «oui», en pensant à la chaude ambiance d’un groupe de prière, à l’intensité d’une retraite à Grandchamp, à la convivialité d’un weekend à Taizé, à la paix d’une promenade en forêt ou à un lever de soleil en montagne. Alors, que penser des conditions de la rencontre offerte, quasi imposée, à Jacob telle que décrite dans la Bible?
Jacob est un arnaqueur, il a abusé de son frère et de son père. Il a brisé leur confiance et le voici, seul et abandonné, en un lieu qui n’a même pas de nom… Dieu peut-il être dans cet abandon? Jacob rêve… Pas étonnant quand on sait que le rêve fonctionne souvent comme la soupape de nos tumultes et de nos angoisses intérieurs!
Façonné par les images culturelles traditionnelles d’un Dieu lointain, inaccessible, Jacob découvre quelque chose d’inimaginable: Dieu se tenait devant lui! Comme à Babel où, pendant que les hommes s’escrimaient à gravir le ciel, Dieu contemplait le spectacle d’en bas, avec peut-être un petit sourire narquois! Puissions-nous, nous aussi, dans nos conceptions d’un Dieu retiré dans son ciel immense, recevoir la grâce de découvrir un Dieu proche, simple, qui marche pieds nus dans nos déserts.
Découvrir que pour nous également, lorsque la maladie ou la vieillesse nous retiennent dans un lit… Dieu est là! Que dans nos deuils… Dieu est là! Et que lorsque nous tournons en rond dans la culpabilité… Dieu est là! Amen.
Cette méditation est un extrait d’une prédication d’Etienne Roulet, pasteur retraité de l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud.