Des prières venues d’une petite île d’Ecosse

Ces dernières années, plusieurs groupes paroissiaux d’Orbe-Agiez sont allés à la rencontre de la Communauté d’Iona située sur une île de la côte ouest écossaise. / © U. Riedel Jacot
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Ces dernières années, plusieurs groupes paroissiaux d’Orbe-Agiez sont allés à la rencontre de la Communauté d’Iona située sur une île de la côte ouest écossaise.
© U. Riedel Jacot

Des prières venues d’une petite île d’Ecosse

Numa Francillon
26 septembre 2024
Prières
Une fois par mois, la paroisse d’Orbe-Agiez propose une célébration nommée «Prier & Prendre soin», selon la liturgie de la communauté œcuménique d’Iona en Ecosse.

C’est un dimanche soir de fin d’été. La porte du temple d’Orbe est grande ouverte. Les cloches n’ont pas encore sonné 19 heures. Des gens d’âges très variés arrivent sur le parvis de l’église et entrent dans l’édifice.

A l’intérieur, nombreuses sont les personnes qui s’arrêtent pour prendre un stylo et un petit bout de papier. Les nouveaux prennent place sur l’une des chaises libres et on leur apporte un petit feuillet qui explique le déroulement de la cérémonie «Prier & Prendre soin».

Une célébration œcuménique

«Prier & Prendre soin» est une célébration œcuménique d’origine écossaise. Uschi Riedel Jacot, pasteure de la paroisse d’Orbe-Agiez, est à l’origine de son arrivée sur le sol urbigène. «Iona, c’est une petite île dans les Hébrides intérieures en Ecosse. Depuis une petite dizaine d’années, je m’y rends régulièrement. Là-bas, tous les mardis soir se déroulent un temps communautaire pour prier et prendre soin.»

Séduite par la liturgie qui donne une place particulière sur le poids des mots et leur sens, la pasteure a décidé d’amener cette célébration dans la paroisse d’Orbe-Agiez. «Pour moi, il est important que les gens soient touchés dans leur intégralité, notamment au niveau des émotions. Et puis, je trouve que la communauté d’Iona possède un langage commun où tout le monde peut se retrouver.»

Des mots qui se répètent

Retour au temple d’Orbe. Les cloches ont sonné. Le silence s’est fait dans l’assemblée. Ce soir-là, trois femmes co-animent la célébration qui commence toujours par le même rituel. La lecture d’un texte qui explique le déroulement et les grands principes. «Pendant notre célébration, nous allons nommer des personnes, des lieux et des situations pour lesquels la prière est demandée», entend-on en préambule.

Trois bougies s’allument, une musique apaisante vient calmer les esprits présents. Après des paroles et une lecture, il est temps de prier. Les uns après les autres, les petits bouts de papier sont ouverts. A l’intérieur, on y lit une naissance à bénir, une fin de vie à soulager, une paix à apporter.

Chaque personne présente est invitée à y mettre ce qu’elle désire. «L’idée, c’est de dire aux gens qu’ils ne sont pas seuls avec leur situation. Et que collectivement, toutes les personnes qui sont rassemblées vont porter ça dans leurs prières», précise Uschi Riedel Jacot.

Trio de prières

La prière peut être demandée de trois manières différentes. Par écrit avec sa lecture, à voix haute en prenant la parole ou en silence. «Selon son tempérament, chacun trouve la manière qui lui correspond de faire sa demande pour une personne, un lieu ou une situation. Sachant que tous les moments sont portés même dans le silence.»

Dans le temple d’Orbe, l’émotion est palpable dans les voix. Une intimité silencieuse se crée entre les membres de cette communauté éphémère d’un soir. Des intermèdes musicaux sans paroles permettent de reprendre ses esprits. L’assemblée se lève et se dissout en silence comme le veut la célébration.

Une fois dehors, quelque chose semble plus léger. Le monde a-t-il pu changer en 45 minutes? Ou est-ce quelque chose d’autre à l’intérieur de soi?