Prier pour la paix
«Un temps pour la guerre…»
Je me souviens très bien d’où je me trouvais le 24 février de cette année, lorsque j’ai lu sur mon portable la terrible nouvelle qu’une guerre avait commencé en Europe. Une vraie guerre, pas un jeu vidéo, pas un film. Avec de vraies bombes qui tombent sur de vraies maisons, qui tuent et meurtrissent des enfants, des vieillards, et plongent les familles, des mères, des pères, dans le malheur et une douleur inimaginable. Qui l’aurait pensé, que des tanks, des canons, tireraient aujourd’hui sur des villes européennes? Que des hommes chercheraient à tuer d’autres hommes, pour gagner des kilomètres carrés? Certainement pas moi. Ayant vécu toute ma vie dans un pays et un continent sans guerre, je m’imaginais volontiers que je ne la verrais jamais de près. La Seconde Guerre mondiale empêchait toute espèce de récidive. Et puis, l’homme européen a évolué, il n’est pas si bête ou si cruel pour faire la guerre à son voisin!
Mais voilà… c’est le douloureux réveil de l’insouciance, ou de l’illusion. L’être humain, quel qu’il soit, penche vers le mal et la violence. La Bible le dit, et je ne veux pas le voir. Ce n’est pourtant pas pour rien qu’un des dix commandements dit expressément: tu ne tueras pas. Et davantage: tu ne convoiteras pas… Aujourd’hui, commence le neuvième mois de cette guerre! Et je me suis presque habitué à voir des immeubles éventrés, des cimetières fraîchement creusés, des femmes jeunes et âgées en pleurs, des corps par terre…
Un temps pour prier…
C’est le moment de (re)découvrir la force des chrétiens et des églises: la prière pour la paix. Nous savons que le combat n’est pas seulement physique, il est aussi spirituel. Et nous avons notre part à y prendre. La partie invisible de cette guerre se joue dans le coeur de l’homme. Nous pouvons, et nous devons, prier pour que le coeur des belligérants, du plus grand nombre d’entre eux, passe de l’obscurité à la lumière. C’est la lumière de celui qui a dit: je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix. «Dans son corps, il a fait la paix; des deux (ennemis) il n’en a fait qu’un», Ephésiens 2, 16. Là est le vrai combat: la prière pour la réconciliation.
Il faut du temps et des efforts pour se réunir, entre croyants et entre églises, et prier. Un dimanche soir de novembre, à Payerne, toutes les églises et leurs responsables se sont réunis pour un temps de veille et de prière. Pendant plusieurs heures, nous avons accueilli les personnes qui désiraient se joindre, pour les guider et les encourager à prier pour la paix. Il faut le relever, cette initiative a eu lieu à l’instigation de la communauté orthodoxe, où Ukrainiens et Russes se côtoient…
Un temps pour donner…
Pendant l’Avent, qui va commencer, nous allons rappeler le don de Dieu. «Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il donné son fils unique», Jean 3, 16. Sans qu’il ait eu besoin de le faire, et pourtant Dieu est venu au coeur de ce monde, en proie au mal, pour le guérir et le sauver. A la suite du Père qui nous a donné la vie en Jésus son fils, nous pouvons donner à notre tour. Donner de notre temps, pour prier, pour entraider de multiples manières. Donner de notre argent, je recommande aux lecteurs l’action de l’EPER pour l’Ukraine: www.eper. ch/nothilfe-ukraine.
«Un temps pour la paix»
La prière des chrétiens, en particulier quand ils sont réunis en «un seul corps», peut renverser les forteresses, comme le montrent d’innombrables témoignages dans le cours de l’histoire. «Un peu de levain fait lever toute la pâte», dit Jésus. Notre prière humble, mais persistante pour la paix a la capacité de changer ce conflit. Et d’amener une réalité nouvelle. Au moment de terminer ces lignes, il me vient à l’esprit la parole d’Ésaïe, que nous chantons bien souvent dans le temps de Noël: «D’un arbre séculaire, du vieux tronc… un frais rameau jaillit.» Réunissez-vous et priez pour la paix!