En 2022, nous avons fêté une alerte centenaire (à moins d’être grabataires, les centenaires sont toujours alertes, allez savoir pourquoi!). Il s’agit de notre pièce de cinq francs. Elle porte, même si on ne s’en rend pas toujours compte, des symboles des racines chrétiennes de notre société sur ses trois côtés: une tête de berger sur l’avers (même si certains vous assurent qu’il s’agit de Guillaume Tell), notre croix fédérale sur le revers et, sur la tranche, la devise Dominus providebit, «le Seigneur pourvoira».

Par une curieuse coïncidence, 2022 est une année que nous, région de Lavaux, avons entamée en nous demandant, non sans quelques inquiétudes, si nous allions réussir à pourvoir tous les postes qui nous restaient, après l’ultime (du moins on l’espère!) opération de restrictions. Un gros chantier, dans lequel nous avons été nombreux à être engagés, car, à côté de ceux qui (en collaboration avec l’Eglise cantonale) faisaient de la prospection et conduisaient des auditions, nombreux étaient ceux qui soutenaient ces efforts par une prière persévérante. Un grand merci aux uns et aux autres!

Le résultat, c’est la galerie de portraits que vous avez pu voir dans les pages régionales d’un récent numéro de Réformés (octobre 2022); le résultat, c’est que tous les postes que nous avons pu conserver ont été pourvus. Dominus providit, le Seigneur a pourvu! Animatrice, la Région est heureuse d’accueillir ces forces nouvelles.

Si ce regard sur l’année écoulée doit nous inciter à la reconnaissance, il doit aussi, et surtout, nous inciter à la confiance et à l’espérance pour l’année qui vient. Dominus providebit: la devise est au futur! Elle ne signifie évidemment pas qu’il nous suffise d’attendre que les grâces nous tombent du ciel. Nous devons continuer à travailler, nous devons continuer à persévérer dans la prière: les serviteurs qui nous ont été accordés, il faudra en faire quelque chose… ou plutôt il faudra faire quelque chose avec eux. En plus de la confiance et de l’espérance, nous sommes invités à nous tourner vers notre prochain, à nous manifester à lui par un regard, par une parole, par un coup de main si nécessaire.

Vous le savez, on appelle parfois «thune» l’alerte centenaire mentionnée plus haut; mais savez-vous que cette appellation dérive d’un mot qui signifiait «aumône»? L’expression apparaît désuète, mais on peut avantageusement la remplacer par «partage». Même si la médecine fait tous les jours des progrès, il vaut mieux ne pas attendre, pour penser aux autres (comme à nous-mêmes) avec affection, avec générosité si cela s’avère nécessaire… d’être arrivés au stade d’alertes centenaires!

Le conseil régional du Lavaux vous souhaite une heureuse année 2023, pleine de la présence de Celui qui connaît nos véritables besoins… et qui y pourvoira!