Le Royaume des cieux est comme un homme qui ferme le radiateur
Nous avons eu tout l’été pour nous préparer, du moins psychologiquement, à passer un hiver à 19 degrés. Chaque degré supplémentaire fera flamber les prix de notre facture. Dans un tel contexte, tourner le robinet du radiateur ne sera pas, cette année, un geste anodin.
En tant que chrétien ou chrétienne, je peux me dire qu’il ne sert à rien de me faire du souci ou de passer des heures à amasser des richesses: du bois, de la laine, des bougies… Dieu pourvoira. C’est l’attitude confiante de celui qui sait que Dieu prendra soin de ses créatures.
Cette vision du monde semble contredite par un texte de l’Evangile de Matthieu. «Le Royaume des cieux est semblable à dix vierges…» Cinq vierges sont folles parce qu’elles n’ont pas de réserve d’huile et les cinq sages le sont parce qu’elles en ont.
Il y a de tout pour faire un monde. Celui du Royaume des cieux est composé de fous et de sages. Les fous ne prévoient rien, alors que les sages font des réserves, mais se gardent bien de les partager. Aussi sages qu’elles soient, les vierges ne font guère envie avec leurs allures de premières de classe. C’est pourtant elles qui rencontrent l’époux et participent aux festivités. Tourner le robinet n’est plus un geste anodin. Cependant, il peut devenir inutile s’il n’est pas suivi d’autres changements.
Dieu viendra vous visiter, se sera peut-être au cœur de l’hiver. Vous le ferez entrer chez vous et peut-être qu’à son tour, il vous fera entrer chez lui. Vous saurez alors, avec quoi Dieu se réchauffe quand Il traverse les hivers de l’humanité.
qui prirent leurs lampes et sortirent pour aller
à la rencontre du marié. Cinq d’entre elles étaient
imprévoyantes et cinq étaient avisées.
Celles qui étaient imprévoyantes prirent leurs lampes,
mais sans emporter une réserve d’huile. […]
Au milieu de la nuit, un cri se fit entendre:
«Voici le marié! Sortez à sa rencontre!» […]
Les imprévoyantes demandèrent aux avisées:
«Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent!»
Les avisées répondirent: «Non, car il n’y en aurait pas
assez pour nous et pour vous. Vous feriez mieux d’aller
en acheter pour vous chez ceux qui en vendent.»
[…] Pendant ce temps, le marié arriva.
Les cinq jeunes filles qui étaient prêtes entrèrent
avec lui dans la salle de mariage et l’on ferma la porte.
Vanessa Lagier est pasteure dans l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud.