Les bienfaits de la marche
La marche permet d’éprouver des émotions et d’expérimenter des dimensions que le monde actuel tend à oublier. Par exemple, la lenteur: la régularité des pas alignés les uns devant les autres permet de donner au temps une dimension plus ample. Le rapport au corps est également différent: la beauté des paysages est plus intense lorsqu’on a fait des heures de marche pour atteindre le sommet. L’espace appréhendé par la marche paraît plus profond puisqu’il a été inscrit progressivement dans le corps entier.
La marche nous invite à l’humilité: il faut parfois rebrousser chemin, changer d’itinéraire, renoncer à une ascension. «La spiritualité nous pénètre par les pieds quand on marche concrètement sur une route comme pèlerin: on s’ouvre à la possibilité d’un chemin intérieur qui reflète le chemin extérieur, qui lui réponde et lui corresponde.» (Jean-Claude Schwab, Vers une spiritualité du chemin).
Chaque élément de l’extérieur rencontré lors d’une marche (paysages, fleurs, marcheurs) contribue à nous changer, à nous émouvoir, à nous faire ressentir Dieu. Je me rappelle une personne endeuillée que j’avais emmenée sur une crête rocheuse. Je lui ai demandé de me décrire ce qu’elle voyait. Elle a d’abord parlé des arbres, du rocher tout proches d’elle. Mais, petit à petit, son regard s’est élargi sur l’horizon. Le paysage lui avait permis de se projeter de façon plus vaste, symbole d’une espérance et d’un futur possibles.