Noémie Emery: Des trois personnes de la Trinité, l’Esprit saint est sans doute la plus insaisissable, la plus mystérieuse. Elle est celle que j’invoque le moins spontanément, et c’est bien dommage! Car cet Esprit, ce Souffle me donne à penser un Dieu qui est Autre, qui n’est pas qu’un reflet de l’humain, il me rend humble par rapport à ce Dieu que je pense parfois avoir trop bien compris, il me remet face à l’incompréhensible, à l’indicible. Et avantage non négligeable, l’Esprit («ruah», mot féminin en hébreu, «pneuma», mot neutre en grec) nous rappelle que Dieu·e ne se décline pas qu’au masculin!

Tojo Rakotoarison: S’il fallait choisir une chose concernant l’Esprit saint, il est pour moi un cadeau que Dieu nous fait dans notre chemin à la suite de Jésus. Ce cadeau de l’Esprit, c’est la présence de Dieu avec nous et en nous pour nous aider, entre autres, à faire la volonté du Père et être témoins du Fils. Cette promesse me donne la confiance que Dieu ne me laisse pas livré à moi-même, mais m’accompagne.

Ariane Baehni: Sans l’aide de Dieu, sans son Esprit qui renouvelle en moi à chaque instant son œuvre de création et de résurrection, je ne pourrais rien. Je ne sais pas qui il est, comment il agit, mais j’aime particulièrement le verset 16 du chapitre 8 de l’Epître aux Romains: L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Cela me réconforte de me souvenir que l’Esprit est en dialogue permanent avec mon âme, qu’il me rappelle, parfois à mon insu, que nous sommes toujours enveloppés dans l’amour de celui qui est Père, Mère, Frère et bien plus!