Chacun de nous a sûrement fait cette expérience: avoir pris une route et réaliser qu’elle ne mène pas là où l’on pensait. Une route, par exemple, qui paraît partir dans la bonne direction puis qui, petit à petit, s’écarte de la direction souhaitée. Ou une belle et large route qui se révèle être un cul-de-sac. Ou encore un chemin en forêt qui devient de plus en plus étroit, de plus en plus encombré ou escarpé jusqu’à devenir impraticable. Quel est le moment de cette aventure qui vous paraît le plus pénible: quand vous avez les premiers soupçons que la route pourrait ne pas être la bonne mais que vous continuez encore? Ou l’instant où, bloqués, la situation est certes énervante mais au moins limpide? Depuis toujours le déplacement et donc ses bonnes ou mauvaises surprises font partie de l’être humain. Ce n’est donc pas étonnant que les écrivains de la Bible parlent eux et elles aussi de ces expériences. Et quand ils en parlent, c’est souvent pour inviter les lecteurs à une expérience spirituelle!

Comme l’apôtre Pierre qui voit ses auditeurs comme sur un chemin qui les éloigne de la présence de Dieu. Pour ne pas rater Dieu, il les invite donc à faire demi-tour en changeant radicalement leur manière de penser la présence de Dieu dans le monde. Changez donc radicalement, faites demi-tour! Cette parole de Pierre, Actes des Apôtres 3,19, me parle quand je pense aux problèmes que nous découvrons ces temps-ci et qui sont comme des obstacles de plus en plus gênants sur un chemin qui paraissait alléchant à emprunter: changement climatique, réfugiés du climat, continent de plastique dans les océans, dégradation de la biodiversité, extinction des espèces, etc. Oui, il paraît évident qu’il y a des manières de vivre qui sont comme des culs-de-sac ou des chemins qui se révèlent impraticables. Aurons-nous le courage de faire demi-tour quand il le faut?