Humaniser la migration: des rencontres qui transforment
La migration, qu’est-ce que cela nous évoque? Qui est-ce que cela évoque pour nous? La vague migratoire des réfugiés syriens probablement, puis celle plus récente des Ukrainiens, ou encore, plus tragiquement, ce que l’on appellera le «drame d’Essert» du 9 février dernier (la prise d’otages dans un train par un requérant d’asile, qui y a finalement perdu la vie)… Oui, c’est vrai, tout cela a trait à la migration. Mais est-ce que le mot «migration» ne s’apparente qu’à ces seuls événements dramatiques ou à ces populations? Probablement pas et, pourtant, beaucoup s’en contentent, ne cherchent pas plus loin. Je l’ai fait moi-même, longtemps. Pourquoi me direz-vous? Eh bien principalement par méconnaissance et ignorance, mais aussi, et peut-être surtout, parce que tout cela me semblait lointain, tellement éloigné de ma propre réalité…
Aujourd’hui, grâce à mes activités auprès des personnes migrantes et réfugiées, cette réalité m’est devenue familière, même personnelle. Ces femmes, hommes et enfants venus d’Erythrée, Ethiopie, Turquie, Albanie, Afghanistan, Iran, Tibet… Ce ne sont plus des anonymes marchant le long de voies ferrées aux côtés d’autres anonymes, et dont la fuite de pays en guerre serait filmée et relayée au téléjournal du soir. Non, désormais nous nous appelons par nos prénoms, nous mangeons ensemble, regardons des films, faisons des jeux de société, discutons, et bien d’autres choses encore. Nous partageons des moments de joie immense, et parfois aussi des déceptions, voire un profond sentiment d’injustice.
Mais je ne suis, bien sûr, pas la seule à côtoyer ces exilés d’hier qui sont nos voisins d’aujourd’hui. Par exemple, les parrains et marraines de l’Action-Parrainages (programme que je coordonne pour le Nord vaudois) favorisent l’intégration de leur filleul·e par la pratique du français, et aussi, surtout, en établissant un lien de confiance avec la personne venue d’ailleurs. Ce programme consiste donc à former des binômes: une personne ou une famille migrante et une personne d’ici, le parrain ou la marraine. D’autres bénévoles donnent de leur temps et de leur énergie par des animations adressées aux enfants dans les foyers de l’EVAM, en aidant aux devoirs un enfant rencontrant des difficultés scolaires… D’autres encore choisissent de contribuer financièrement, en adressant un don au Secteur Présence et solidarité axe Migration ou en devenant membre de l’association du GAMYR (Groupe Asile et Migration d’Yverdon et Région) qui organise et finance des activités pour les personnes logées au sein des foyers de l’EVAM et, plus largement, pour les personnes réfugiées de la région. Association au sein du comité de laquelle je suis partie prenante dans le cadre de mon poste.
Vous l’aurez compris, il y a de multiples façons d’aller à la rencontre et d’accueillir ces personnes venues d’ailleurs, et de redonner au mot «migration» une signification plus humaine et personnelle.
Aussi, si cet article vous a donné envie d’entamer une activité bénévole ou s’il a simplement piqué votre curiosité, vous pouvez me contacter à l’adresse e-mail suivante: fanny.jemli@eerv.ch. Au plaisir de vous lire!
Prendre soin
Une présence et des activités concrètes dans et hors Eglise, comme l’accompagnement des ministres dans des activités spécifiques, la participation au conseil Présence et solidarité, l’accueil inconditionnel des passants, certains soirs à la Roulotte, le parrainage de personnes réfugiées, l’animation de groupes de femmes ou d’enfants réfugiés, les activités de la Coordination Asile ou d’autres associations, l’organisation d’un voyage solidaire, d’un cycle de conférences, concert ou spectacle.
Sans l’inestimable soutien d’une multitude de bénévoles laïques, aucune mission ne pourrait se déployer et durer. Notre reconnaissance est immense de voir chaque engagement concret participer au soin de soi, de l’autre et de la Création.
Vous auriez du temps ou l’envie de contribuer à l’un ou l’autre de nos missions?
Contactez-nous pour trouver votre place !
Joëlle Saffore, présidente SCPS