Du Rwanda à la Broye, histoires d’écoles
Trois responsables d’établissements scolaires rwandais vivent le quotidien de directeurs d’école broyards. Voici le scénario de l’échange qui se déroulera ces prochaines semaines dans notre région. Depuis plusieurs années, l’association DM accompagne le programme Education de l’Eglise presbytérienne au Rwanda. Concrètement, dix établissements scolaires pilotes vivent un processus visant à améliorer la qualité de l’enseignement et à renforcer les compétences du corps enseignant.
Vous le savez peut-être, DM envoie des personnes au Sud de longue date. Mais la réciprocité telle que la conçoit l’association suppose aussi des envois sud-nord. Pour autant qu’ils apportent, comme le relève Priscille Girardet-Sokpoh, responsable de la thématique Education à DM, «une plus-value» au programme porté par le partenaire. «Au Rwanda, un volet important concerne la formation des directeur ·trices, explique-t-elle. Ils sont appelés à analyser les difficultés propres à leur établissement et y apporter des solutions.» Et dans ce domaine, comme d’autres, les directeurs d’école suisses vivent, eh oui, des réalités semblables.
C’est ce que vont partager trois directeurs d’école vaudois. A l’établissement primaire et secondaire du Jorat, à l’établissement primaire de Granges et Payerne et à l’établissement secondaire de Payerne, ces derniers accueilleront durant le mois de novembre un·e collègue rwandais·e pour un échange d’expériences. «Même si nous sommes en Suisse où les écoles sont bien loties, certaines préoccupations des directions sont similaires au Rwanda, observe Priscille Girardet-Sokpoh. En ce qui concerne l’accompagnement des enseignant·es, la relation avec les parents d’élèves ou encore la situation des élèves qui décrochent.»
Directrice de l’établissement scolaire de Bubazi-Imanzi (Rwanda) qui compte quelque 1300 élèves primaires et secondaires, Odette Mukamani évoque ses attentes. «J’aimerais savoir, par exemple, comment les directeurs d’école motivent les enseignants, comment la direction évalue les cours dispensés par le corps enseignant.» Ou encore quelles stratégies mettre en place pour s’assurer «que les élèves gagnent des compétences utilisables sur le marché du travail»? «Chez nous, la collaboration des parents avec l’école n’est pas si efficace, ajoute encore Odette. La participation des parents n’est pas vraiment satisfaisante.»
Quelles réponses et expériences trouveront-ils en Suisse romande? Novembre sera riche en partages, immersion, visites et conseils de classe pour Odette et ses collègues Félix Muhire Nshima, directeur du collège de Runda Isonga, et Samuel Baziruwiha, directeur à Rugango, dans l’est du Rwanda. «L’idée, c’est qu’ils puissent revenir chez eux avec des expériences qu’ils pourront capitaliser et partager avec d’autres directions scolaires», note Priscille Girardet-Sokpoh, de DM. On se réjouit déjà des suites de cette initiative suisso-rwandaise
Les paroisses impliquées
Dans la Broye, les réseaux paroissiaux se sont activés pour offrir un support logistique dans le cadre de l’accueil des trois directeur·trices d’école rwandais (hébergement, transport, visites culturelles, etc.). En parallèle à leurs découvertes du milieu scolaire vaudois, tous les trois participeront à des cultes, animations et activités paroissiales durant leur séjour. Pour davantage d’informations sur leur programme qu’elle a travaillé à mettre sur pied, n’hésitez pas à contacter Valérie Maeder, responsable de l’échange de personnes à DM, à maeder@dmr.ch.