Par ces chaleurs, quoi de plus normal que de s’attabler à une terrasse et déguster un bon café ou une bière bien fraîche. Mais pour certains et certaines, un tel plaisir est hors de prix. En effet, chaque franc, chaque centime compte, et il n’est pas rare que le porte-monnaie soit vide avant la fin du mois. Le lieu d’accueil de l’aumônerie oecuménique de rue de Neuchâtel, La Lanterne, accueille ces personnes et leur offre – oui, vraiment – une collation. On devine que ce bircher des quatre-heures pourrait bien être le premier repas de la journée.

A La Lanterne, on vit de belles et vraies rencontres humaines. Celles-ci me rappellent ces deux voyageurs qui, un jour sur le chemin vers Emmaüs, laissaient libre cours à leurs questions, à leur espoir déçu. Ils ne se doutaient pas que l’étranger qui venait les rejoindre était justement celui qui était au coeur de leur discussion. Au centre-ville et aujourd’hui, autour d’un café, d’un thé, d’une salade ou d’un bol de soupe, on accueille aussi la vie avec ce qu’elle est, rejoints à notre tour par le Vivant. Et voilà qu’on est nourris d’un peu plus que la seule nourriture matérielle: il y a la confiance et l’amitié qui remplissent un peu le vide intérieur. Cela n’a pas de prix, c’est donné! C’est cela, la vraie richesse.

La Lanterne, c’est aussi une chapelle où il est possible de déposer ses faims et ses trop-pleins dans la discrétion d’une prière personnelle et commune. C’est aussi bienfaisant qu’un bon café.