Le film Naïma sera projeté au Centre réformé de Delémont le 13 mai prochain. Dans ce documentaire, la réalisatrice Tamara Milosevic suit Naïma Serroukh dans la création de son association «Tasamouh» qui se veut œuvrer contre la radicalisation et pour l’intégration des personnes musulmanes de la région de Bienne. «La soirée était prévue depuis 2020, mais elle a été repoussée de nombreuses fois en raison des mesures sanitaires liées au coronavirus», précise Hervé Farine, théologien et formateur d’adultes de l’Eglise catholique dans le Jura pastoral en tant que membre du groupe Amitié en humanité. «De nombreuses autres rencontres ont également dû être annulées», déplore Mohammed Filali, imam du centre islamique Arrahman du Jura à Delémont. Pour ce dernier, ces rencontres sont fondamentales pour cultiver le vivre-ensemble et lutter contre toute forme de repli identitaire.

«Bien que le thème de la radicalisation des jeunes musulmans ne fasse plus la une de la presse, il est primordial de continuer à travailler à la prévention dans ce domaine», précise Matthias Tanner, chargé des questions de migration pour les Eglises réformées Berne-Jura-Soleure. Le 17 mars dernier, un rapport détaillé sur le sujet, mandaté par l’association Tasamouh, et fnancé par les Eglises nationales bernoises, a été présenté à la maison de paroisse Saint-Paul à Berne. Cette analyse de soixante pages tente de défnir les causes de l’extrémisme islamique et les facteurs de risque, mais propose également des pistes de prévention. Plusieurs recommandations sont aussi faites aux Eglises, dont celle d’organiser des conférences thématiques sur l’islam et des débats publics dans lesquels s’inscrit la soirée du 13 mai prochain.

Une discussion regroupant plusieurs intervenants permettra d’approfondir la question avec des apports spécifiques. Seront présents: Naïma Serroukh, initiatrice de l’association Tasamouh et principale protagoniste du film documentaire; Ahmed Ajil, doctorant à l’université de Lausanne en sciences criminelles qui étudie les mobilisations et les violences politico-idéologiques en lien avec le monde arabe; et Pierluigi Fedele, délégué cantonal du Jura à l’asile et directeur de l’Association jurassienne d’accueil des migrants (AJAM), qui parlera plus spécifquement du cas de mineurs non accompagnés de confession musulmane. La convivialité sera toutefois également au rendez-vous. La projection sera précédée d’un repas de soupe et un buffet de desserts clôturera la rencontre.